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Enquête du CCID: rien de nouveau pour contredire la thèse du suicide de Ramdhony

25 janvier 2015, 11:47

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Enquête du CCID: rien de nouveau pour contredire la thèse du suicide de Ramdhony

Le Central Criminal Investigation Department (CCID) fait du surplace. La nouvelle enquête qu’il a ouverte sur la mort d’Anand Kumar Ramdhony n’avance pas. Ce père de famille avait été retrouvé pendu dans une cellule du poste de police de Rivière-du-Rempart dans la nuit du 29 au 30 juillet 2011. Il avait été arrêté pour possession d’une montre Westar d’une valeur de Rs 7 000 volée au préjudice de Marie-France Bigaignon, une habitante de Plaine-des-Papayes. Une myriade de policiers et de détenus, déjà entendus par la magistrate Shefali Ganoo du tribunal de Mapou lors d’une enquête judiciaire, s’est succédé aux Casernes centrales durant la semaine. En pure perte.

 

Les éléments en possession de l’équipe dirigée par l’assistant commissaire de police (ACP) Hemant Jangi ne sont guère différents de ceux portés à la connaissance de la magistrate Shefali Ganoo. Celle- ci avait conclu qu’Anand Kumar Ramdhony s’était donné la mort et il ne serait guère surprenant que le CCID parvienne à la même conclusion d’ici quelques jours. Si ce département s’est soudain souvenu des allégations formulées autour de ce décès durant ces 42 derniers mois, c’est avant tout parce que l’un de ceux qui les ont proférées n’est nul autre que le nouveau Premier ministre et ministre de l’Intérieur, sir Anerood Jugnauth.

 

Officiellement, aux Casernes centrales, ce sont de «nouveaux éléments» qui ont convaincu les enquêteurs du CCID à déterrer le dossier Ramdhony. D’autant plus que sir Anerood Jugnauth n’a jamais cessé de faire le lien entre la mort de cet homme arrêté pour recel et l’enquête ouverte par la police de Rivière-du-Rempart sur le cambriolage au campement privé de Navin Ramgoolam dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011. En effet, l’ancienne opposition avait souvent sous-entendu, et même sur les caisses de savon pendant la dernière campagne électorale, que le leader du Parti travailliste avait été surpris en galante compagnie par un intrus et qu’il aurait été dépossédé de sa Rolex.

 

Le Dr Gungadin sera entendu

 

Mais voilà : l’homme d’affaires Rakesh Gooljaury, celui qui est aujourd’hui venu affirmer que l’ex-Premier ministre est bien celui qui a été victime d’un cambrioleur, précise aussi que celui-ci a seulement été dépouillé d’une somme de Rs 20 000. Il ne fait aucune mention d’une Rolex. Là aussi, Rakesh Gooljaury n’a fait que répéter aux enquêteurs ce qu’a bien voulu lui confier Nandanee Soornack, sa partenaire en affaires qui, selon différents témoins et lui-même, se trouvait seule avec Navin Ramgoolam au campement ce soir-là.

 

La semaine dernière, les arrestations dans le sillage de l’enquête sur ce cambriolage se sont multipliées, à la suite des «aveux» de Rakesh Gooljaury. Celui-ci a déclaré que Navin Ramgoolam l’aurait invité à mentir à la police de Rivière-du-Rempart au sujet du cambriolage. En se présentant comme la victime.

 

Le CCID tente d’établir si cette affaire a un lien avec le décès d’Anand Kumar Ramdhony. Mais de là à avancer qu’un groupe de policiers aurait comploté pour couvrir «l’assassinat» de celui-ci, tel qu’avancé dans le milieu des nouveaux locataires de l’hôtel du gouvernement, il y a un grand fossé...

 

Dans les jours à venir, l’ACP Hemant Jangi devra convoquer le chef du service médico-légal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, afin qu’il s’explique à nouveau sur l’autopsie d’Anand Kumar Ramdhony. Le Forensic Science Laboratory devra également fournir les rapports des différents tests conduits dans cette affaire. Ses experts ont déjà conclu, grâce aux tests ADN, que le défunt avait déchiré la toile recouvrant son matelas avec les dents pour en faire une lanière avec laquelle il s’est pendu.