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Moris Music Expo: en route pour le marché de la musique

16 janvier 2015, 22:32

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Moris Music Expo: en route pour le marché de la musique

Manager du chanteur Éric Triton et à la tête du label Jorez Box, Stephan Jauffret-Rezannah voit les choses en grand. Il rêve de voir la musique mauricienne s’élever au niveau professionnel et investir d’autres horizons. Ce n’est pas qu’un rêve puisqu’il s’attelle actuellement à mettre en place le Moris Music Expo (MOMIX 2015), soit un marché de la musique prévu pour novembre – décembre 2015.

 

«L’idée m’est venue après avoir visité plusieurs marchés de la musique, dont ceux de la Réunion, de l’Inde et de France, entre autres», souligne-t-il. Si son projet ne fait pas l’unanimité parmi les artistes et que certains assurent que nous ne sommes pas prêts à accueillir un tel événement, Stephan Jauffret-Rezannah explique que la tenue d’un marché de la musique est devenue primordiale.

 

«Beaucoup ne comprennent pas ce qu’est un marché de la musique et sa pertinence. Un marché de la musique, c’est comme une foire où les professionnels tels que les producteurs et les tourneurs viendraient acheter de la musique produite par le pays ou de la région.» Et de poursuivre que cela «aide, grâce à des frottements avec ces professionnels étrangers, à la structuration et à la professionnalisation du secteur musical. Ce qui offre la possibilité d’exporter notre musique et de créer une réelle économie».

 

 «Nous sommes encore artisanaux.»

 

La professionnalisation du domaine musical est un must. «Si une formation n’est pas structurée comme il se doit, elle ne peut pas se produire sur des marchés professionnels. Ce qui empêche de potentiels talents de s’exporter. Malheureusement, nous sommes encore, je ne dirais pas amateurs, mais artisanaux.»

 

Pour mettre sur pied ce premier marché de la musique, Stephan Jauffret-Rezannah compte sur l’aide de plusieurs organismes oeuvrant dans la promotion musicale. «Je suis encore à l’écriture du projet. J’ai déjà pris contact avec certains des professionnels de la région, dont ceux de la Réunion, de l’Inde et de France qui sont partants pour y participer.»

 

Le marché visé par Stephan Jauffret-Rezannah n’est pas l’Europe comme on pourrait s’y attendre. «C’est un fantasme du Mauricien que d’aller en Europe. Or, il y a plusieurs marchés intéressants dans la région tels Madagascar, les Seychelles, l’Afrique de l’Ouest, l’Inde, l’Australie et la Thaïlande, entre autres. Il convient de pouvoir pénétrer ces territoires.»

 

MOMIX 2015 sera ainsi appelé à se dérouler sur trois jours avec au programme, des conférences et des ateliers sur divers thèmes permettant aux artistes et autres personnes oeuvrant dans le domaine musical de disposer des outils pour se professionnaliser. Des showcases seront également à l’affiche.

 

«A travers la musique c’est aussi notre destination que nous vendons»

 

«Cette première édition sera entièrement dédiée à la musique actuelle mauricienne, soit style world music. Ainsi, ce ne sont que des groupes mauriciens et rodriguais qui seront présents en showcase. Les professionnels qui se déplaceront n’entendront et n’achèteront que notre musique.»

 

Neuf groupes seront ainsi programmés sur les trois jours de showcase et deux autres groupes se produiront lors de la soirée d’ouverture. C’est un jury indépendant qui veillera à la sélection des groupes participants. «Il y aura toutefois des critères de sélection qui seront imposés aux artistes. Ils devront être structurés, avoir un album ou un single à leur actif et avoir déjà fait des scènes, des vidéos live et des clips.» Chaque groupe devra pouvoir assurer une prestation de 40 minutes en proposant des oeuvres de son propre répertoire.

 

Pour lancer le projet, il ne reste plus qu’à trouver les finances nécessaires. «Dans tous les pays où se tiennent des marchés de la musique, le gouvernement, par le biais du ministère des Arts et de la culture, est partie prenante. Il est impérieux qu’il en soit de même ici, puisqu’à travers la musique c’est aussi notre destination que nous vendons et promouvons», souligne Stephan Jauffret-Rezannah.

 

Avant que le marché de la musique ne devienne une réalité nécessaire, il reste encore à peaufiner les accords avec les différents acteurs. Déjà, certaines voix artistiques s’élèvent pour demander comment seront rémunérés les artistes qui s’y produiront et que tout soit fait dans la transparence