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Le Festival Zakana peine à voir le jour

13 janvier 2015, 16:08

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Le Festival Zakana peine à voir le jour

Aura lieu ? Aura pas lieu ? Telle est la question qu’on se pose au sujet du Festival Zakana Musik et Savoir. Prévu pour se tenir dans un premier temps en décembre, le festival avait été renvoyé au début de cette année à cause des élections. Toutefois, avec le changement de régime politique, les procédures ont été ralenties.

 

«Le gouvernement précédent avait déjà donné son accord pour l’aide financière accordée dans le cadre de ce festival. Mais à l’heure actuelle, les choses ont changé. Je vais bientôt devoir entreprendre des démarches auprès des nouvelles autorités concernées pour savoir où nous en sommes», explique Yannick Durhone, organisateur de l’événement.

 

Zakana ne se destine pas à être uniquement un festival de divertissement mais veut être avant tout un tremplin pédagogique. Yannick Durhone veut, à travers cet événement, donner un coup de fouet au monde artistique. «Nous suivons une tendance où la culture générale se perd et où le rôle de l’artiste est délaissé. La musique perd de son utilité et son rôle crucial dans notre société. La transmission, la réflexion et la désapprobation n’attirent que très peu les artistes», estime-t-il.

 

L’organisateur du festival déplore que certains semblent avoir mal compris le terme «artiste», qu’ils réduisent à sa simple dimension de divertissement. Or, affirme Yannick Durhone, «l’artiste ne se bat pas pour ‘sa’ condition. On se trompe quand on dit que ‘les artistes veulent plus de considération’». Pour notre interlocuteur, «la considération, on la suscite avec son art». Il précise que l’amélioration des conditions concerne les employés dans les métiers artistiques et l’artiste peut faire partie de ces employés. «Il faut mettre les choses à leur place.»

 

Yannick Durhone déplore également qu’il entende souvent les artistes se plaindre ou se battre. Il est d’avis qu’un artiste ne doit pas se battre : «Il doit mener un travail de réflexion pour pouvoir créer. Il doit prendre plaisir à ce qu’il fait et si le public aime le rendu, c’est tant mieux.»

 

Notre interlocuteur estime que l’art joue un rôle prépondérant dans le développement de l’être humain. «Il est prouvé que la musique aide au développement des enfants. L’artiste a ainsi une responsabilité : celle de transmettre le savoir à travers son art. Mais si lui-même a un manque de culture générale, s’il tombe dans la facilité et ne propose aucune réflexion, que va-t-il transmettre ? À trop faire les mêmes choses, on tue la créativité et après, il ne faut pas s’étonner que le public nous délaisse.»

 

C’est pourquoi il invite les artistes à essayer de voir les choses sous un autre angle, à proposer un travail plus approfondi, avec une plus grande variété de produits. «Ne va-t-il pas plus intéresser le public à son art et, par là même, créer un public de connaisseurs qui va s’accroître et lui permettre d’aller vers d’autres horizons ?» soutient Yannick Durhone. C’est dans ce contexte qu’il compte présenter Zakana, soit un festival dont la réflexion et la création seront les points forts.

 

Expositions, conférences, débats et compositions musicales seront au coeur de cet événement. «Cet éveil à la culture ne s’adresse pas seulement aux artistes mais également au public et à tous les acteurs du monde artistique. Les journalistes, par exemple, qui relaient les informations doivent, eux aussi, comprendre et avoir une connaissance plus approfondie des métiers artistiques.» C’est pour cela que le festival comprendra également des conférences sur le rôle des médias.

 

Si l’ambassade américaine est une collaboratrice fiable et solide de cet événement, Yannick Durhone est toujours en quête de partenaires. Un appel est ainsi lancé à tous ceux qui croient en le pouvoir de l’art.