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Mairies de Port-Louis, Quatre-Bornes et Curepipe: bientôt des élections anticipées?

5 janvier 2015, 16:33

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Mairies de Port-Louis, Quatre-Bornes et Curepipe: bientôt des élections anticipées?

L’exercice en vue de l’élection des maires et de leurs adjoints dans les cinq villes est terminé. Mais un obstacle de taille se dresse devant ces élus, à Port-Louis, Quatre-Bornes et Curepipe qui ne disposent pas d’une majorité pour travailler dans la sérénité. Ce qui  pose problème pour les prises de décision lors des séances des conseils municipaux. Car un bloc majoritaire permet de constituer le quorum nécessaire pour la prise de décisions dans la bonne marche d'une mairie.Se dirige-t-on vers une situation de non-retour où des élections municipales anticipées deviennent nécessaires?

 

Étant donné la majorité incertaine au sein de certaines mairies, le leader de l’opposition Paul Bérenger se dit prêt à affronter des élections municipales anticipées. Toutefois, interrogé à ce sujet, le ministre des Administrations régionales Anwar Husnoo déclare, lui, qu’il préfère suivre la situation de près et attendre avant de prendre une décision sur la question.

 

«Je sais que dans au moins trois municipalités la situation est compliquée car il n’y a pas une majorité claire. Mais les conseillers viennent de choisir  leurs maires et  les adjoints et c’est plus avisé de les laisser travailler. Si les choses ne marchent pas, on verra ce qu’on doit faire», soutient le ministre.

 

Anwar Husnoo ajoute qu’il étudie actuellement la Local Government Act pour trouver une solution et a d'autre part déjà consulté plusieurs personnes à ce sujet. «Les opinions diffèrent. Je les écoute toutes avant de voir si on devrait procéder à des amendements à cette loi», laisse-t-il entendre.

 

Quelle est la configuration actuelle des mairies ? Après l’élection du lord-maire de Port-Louis, Jenito Seedoo, le vendredi 26 décembre, les Mauves et les Rouges ont respectivement dix et neuf élus. Or, le quorum doit être de 12 conseillers. Une collaboration entre eux assurerait la stabilité du conseil avec 19 élus. Sauf qu’il n’y a plus d’entente entre eux.

 

«Si lors d’un conseil, les élus du PTr et du MMM décident de ne pas venir, il n’y aura pas de conseil, pas de prise de décision. L’administration ne pourra pas fonctionner et les projets n’avanceront pas», soutient-on du côté de la mairie de la capitale. 

 

«Pour assurer qu’il y ait le quorum, tous les élus mauves devront être présents tout le temps pour les conseils et différents comités, en sus de deux autres élus, et cela est difficile.» Effectivement, les conseillers sont déjà occupés ailleurs, notamment avec leur emploi. Sans quorum, les séances du conseil municipal seront annulées.

 

D’ailleurs, le jour même de l’élection du lord-maire, les élus travaillistes ont brillé par leur absence, à deux exceptions près. «Sans la présence de ces deux travaillistes qui ont soutenu les Mauves, il y aurait eu un problème car les élus du MSM et du PMSD n’ont pas voté, préférant rester neutres.»

 

À Quatre-Bornes, le quorum est de huit élus. Le MMM en a six, le PTr autant et le MSM deux. Tout comme à Port-Louis, dans la ville des fleurs l’entente entre le MMM et le PTr a été rompue.

 

«Il y avait un accord entre les élus du MMM et ceux du PTr pour qu’on gère la mairie à deux avec un maire mauve et un adjoint rouge mais au niveau du PTr, il y avait des désaccords.» Résultat, le maire Sunilduth Panbuttees, et son adjoint Monisha Jooty, sont des élus du PTr.

 

Toutefois, si à Port-Louis, le clivage entre les différents partis est net, à Quatre-Bornes, il y a eu une entente entre les élus rouges, orange et bleus. Ensemble, ces derniers s’assurent la majorité avec neuf conseillers ; le problème  de quorum ne se pose donc plus à Quatre-Bornes. «On va soutenir les projets qui sont  en faveur de la ville et on va les soutenir s’ils font des propositions pour la ville», indique-t-on du côté du MSM.

 

A Curepipe, le Mauve, Ananda Rajoo, a été élu maire tandis que son adjointe est issue du PTr, Marie Michelle Leprédour. Avec trois élus du PMSD et deux du MSM, l’alliance Lepep se retrouve avec le même nombre de conseillers que le MMM.

 

À Vacoas, le problème ne se pose pas, les élus du PTr constituant la majorité. Idem à Beau-Bassin–Rose-Hill, où le MMM est en majorité.

 

Le ministre des Administrations régionales souligne que le même problème de configuration frappe les villages. Certains présidents ont des difficultés à mener leur tâche convenablement car ils ne disposent pas d’une majorité claire.

 

En début de semaine, le nouveau président du conseil de district de Moka Renganaden Sooben s’est retrouvé avec huit conseillers seulement sur un total de 17 pour une réunion exécutive. Mais c’est une absence qu’il attribue à l’heure tardive à laquelle la réunion a débuté.

 

«On avait eu une rencontre avec le ministre Husnoo dans l’après-midi et la réunion au conseil de district, qui devait commencer à 14 h 30, a eu lieu peu avant 17 heures. Plusieurs District Councillors étaient déjà partis», explique Renganaden Sooben.