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12 morts dans l’attaque contre Charlie Hebdo: deuil national en France

8 janvier 2015, 07:45

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12 morts dans l’attaque contre Charlie Hebdo: deuil national en France

«C’est la République tout entière qui a été agressée.» Lors d’une déclaration solennelle à l'’Elysée, le chef de l’Etat a décrété une journée de deuil national en France, ce jeudi 8 janvier. Cela après l’attaque contre Charlie Hebdo hier qui a fait 12 morts. «La liberté sera toujours plus forte que la barbarie», a ajouté François Hollande, appelant au «rassemblement de tous, sous toutes ses formes». 

 

C’est aux alentours de 11 heures (10h00 GMT) hier, que deux hommes lourdement armés, habillés de noir, le visage camouflé par une cagoule, ont fait irruption au siège du journal, dans le XIe arrondissement de Paris. Les tireurs sont ensuite ressortis, ont braqué un automobiliste pour s’emparer de son véhicule et ont pris la direction de la porte de Pantin, dans le XIXe arrondissement.

 

Pour rappel, le siège de l’hebdomadaire satirique, alors dans le XXe arrondissement, avait été incendié en novembre 2011 après l’annonce de la sortie d'un numéro baptisé «Charia Hebdo», avec «Mahomet rédacteur en chef». Le sinistre n’avait, toutefois, pas fait de blessé. Le site internet du journal avait par ailleurs été piraté.

 

Front uni contre le terrorisme

 

Par ailleurs, François Hollande recevra son prédécesseur Nicolas Sarkozy, aujourd’hui, à 09h30 à l’Elysée, après une réunion de crise consacrée à la fusillade meurtrière à Charlie Hebdo. Nicolas Sarkozy, qui est revenu sur le devant de la scène politique comme président de l’UMP, a dénoncé l’attaque contre l’hebdomadaire satirique qui a fait 12 morts et 11 blessés comme «un acte abject qui heurte la conscience humaine» et a, lui, appelé les Français à faire un «front uni contre le terrorisme».

 

Le chef de l’Etat a également annoncé qu’il recevrait les présidents des deux assemblées ainsi que les forces politiques représentées au Parlement «pour montrer notre commune détermination». 

 

Mouvement de soutien 

 

Sous un froid mordant, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le musée de la presse de Washington, le Newseum, hier en fin de journée, en hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo. Et pendant toute la journée d’hier, les chaînes d’information continue américaines ont suivi minute par minute le déroulement des événements à Paris. 

 

Des dessinateurs de presse ont également apporté leur soutien au journal satirique si cruellement frappé. L’American Editorial Cartoonists et la National Cartoonist Society ont publié des communiqués pour témoigner de leur effroi et de leur solidarité. C’est ce qu’indique le site LeMonde.fr dans un article publié ce jeudi matin. 

 

Quant aux suspects de cette attaque, l’un des trois, a été interpellé après s’être présenté au commissariat de police de Charleville-Mézières (Ardennes), indique une porte-parole du Parquet de Paris, alors que la police a lancé un appel à témoins pour retrouver les deux tireurs présumés. Celle-ci a insisté sur le fait que le jeune homme, né en 1996, s’est présenté de son plein gré aux autorités, mercredi, en fin de soirée. Elle n’a, toutefois, pas souhaité donner d’autres précisions.

 

Le rôle éventuel de cet homme de 18 ans, identifié de source policière comme Hamyd Mourad et présenté comme un sans domicile fixe, n’a pas encore été clairement établi.

 

Les deux tireurs présumés, deux frères âgés de 32 et 34 ans, sont toujours activement recherchés, notamment dans la région de Reims (Marne) où des perquisitions ont été menées dans la soirée et se poursuivaient cette nuit.

 

La Brigade criminelle de la Préfecture de police de Paris a lancé un appel à témoins en les identifiant comme Chérif Kouachi, né le 29 novembre 1982, et Saïd Kouachi, né le 7 septembre 1980, et en communiquant leurs photos. Ils sont présentés comme «susceptibles d’être armés et dangereux». Les deux frères sont originaires du 19e arrondissement de Paris et l’un d’eux, le plus jeune, a déjà purgé une peine de prison après avoir tenté de gagner l'Irak en 2005 pour y rejoindre des combattants islamistes, a-t-on appris de source policière.

 

Pour rappel, il s’agit de l’attentat le plus meurtrier commis en France depuis les vagues d’attentats islamistes à Paris en 1986 (12 morts et quelque 200 blessés dans une dizaine d'attentats) et 1995 (huit morts et près de 120 blessés dans le RER B à la station Saint-Michel).