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Drogue: l’institution d’une commission d’enquête suscite un réel enthousiasme

3 janvier 2015, 10:09

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Drogue: l’institution d’une commission d’enquête suscite un réel enthousiasme

Une commission d’enquête sur la drogue sera instituée «dans les jours à venir». Cette annonce de sir Anerood Jugnauth dans son message à la nation pour le Nouvel An a rasséréné les travailleurs sociaux. Ces derniers, en l’occurrence Imran Dhunnoo, du centre Idrice Goomany, relève que cette initiative était longtemps attendue. Surtout que la dernière commission d’enquête sur la drogue remonte à 1985-1986, dans le sillage de l’éclatement de l’affaire Amsterdam, qui avait vu l’arrestation de quatre députés mauriciens à l’aéroport de Schiphol, aux Pays-Bas.

 

«Nous allons prendre conscience de l’ampleur du problème», espère Imran Dhunnoo. Kadress Rungen, un des dirigeants du Groupe A et de Lacaz A, ne cache, du reste, pas son enthousiasme face à une telle mesure. Il sera l’un des premiers à déposer, soutient-il, tout en ajoutant que depuis 2010, il n’a eu de cesse de réclamer l’institution d’une telle commission.

 

Plus prudent, le travailleur social, Dany Phillippe dit, lui, attendre d’abord de voir le cahier des charges de cette commission.

 

Quoi qu’il en soit, une telle instance, selon des observateurs, est susceptible de donner lieu à des mesures concrètes, comme cela s’est vérifié dans le passé, mais aussi d’avoir quelques conséquences inattendues.

 

L’avocat Ajay Daby, qui était alors Speaker à l’Assemblée législative, rappelle que plusieurs mesures furent prises à la suite du rapport de sir Maurice Rault qui avait présidé la commission d’enquête de 1985. La Dangerous Drugs Act avait été amendée afin d’introduire la peine de mort pour les trafiquants de drogue. Une loi avait aussi été votée en vue de la saisie des biens des trafiquants. D’ailleurs, c’est sous sa présidence à l’Assemblée législative que ces deux lois avaient été votées.

 

Pour Ajay Daby, une commission d’enquête peut revêtir plusieurs aspects. «On ne sait pas à ce stade s’il s’agira d’une commission sur les activités de certains individus ou sur le trafic de drogue en général. Il faut attendre les terms of reference.» L’avocat affirme également que les pouvoirs du président de la commission peuvent être étendus.

 

Ajay Daby précise que même s’il n’est pas sur la même longueur d’onde que sir Anerood Jugnauth sur certains sujets, il faut convenir que «sous son prime ministership, il y a eu beaucoup d’évolution dans le combat contre le trafic de drogue».

 

Il précise aussi que c’est sir Anerood Jugnauth qui avait créé le poste de Drug Commissioner, qu’il a lui-même occupé. C’est du reste en sa qualité de Drug Commissioner qu’il avait préparé un dossier sur des trafiquants, de même que sur le blanchiment d’argent. Mais, dit-il, ce dossier «est resté dans les tiroirs à la suite du changement de régime en 2005».