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Activités nautiques: Les lagons surexploités

11 janvier 2015, 13:00

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Activités nautiques: Les lagons surexploités

Le développement côtier a connu une expansion rapide au cours des deux dernières décennies. Le pays entier a misé sur le tourisme comme l’une des principales sources de revenus. Et même si de nombreuses régions côtières du pays ont été remodelées dans un effort de développement, cela a occasionné une dégradation marquée de cette zone. L’urbanisation des côtes et ses effets sur l’écosystème marin dans le lagon est certes un phénomène irréversible, mais certaines activités sont appelées à être revues, dans le but de permettre au lagon de se régénérer.

 

Certains lagons comme ceux de Grand-Baie, La Preneuse, Blue-Bay, Péreybère, Mon-Choisy, entre autres, sont surexploités, avec un nombre de plus en plus élevé de bateaux de plaisance et autres types d’embarcations. Leur présence a un effet dévastateur sur la vie aquatique.

 

C’est une des raisons pour lesquelles la Tourism Authority n’accorde plus de permis dans certaines régions et a décidé de revoir le nombre de permis octroyés dans d’autres. Les permis seront transférés lorsque des bateaux changent de propriétaires mais il n’y aura pas de nouveaux permis accordés, plusieurs organisations non gouvernementales et chercheurs – de même que les autorités – ayant attiré l’attention sur l’état du lagon mauricien.

 

Développement sauvage

 

Pour mesurer l’effet de cette «surpopulation» il n’y a qu’à constater l’état du lagon et des plages voisines. Ou du moins ce qu’il en reste. Dans certaines régions, le rivage a avancé de près de trois mètres à l’intérieur des terres, comme à La Preneuse, Tamarin ou Grand-Baie.

 

La qualité de l’eau et la santé des récifs coralliens se sont détériorées, principalement en raison des polluants provenant des bateaux – huiles et carburants – mais aussi des eaux usées déversées dans l’océan.

 

Ce qui fait craindre le pire aux défenseurs de l’écosystème, c’est le fait que durant la dernière décennie, il y a eu un développement sauvage, notamment sur la côte ouest, par des propriétaires de grands bungalows ou de bateaux. Qui plus est, l’on aura vu fleurir à travers le pays des quais et des marinas qui ne font qu’amplifier l’activité nautique quotidienne.

 

«La mer pa donn nou nanye aster.»

 

Le secteur de la pêche qui est constitué de la pêche commerciale, de la pêche artisanale, de la pêche sportive, de même que de l’aquaculture, entre autres, fait les frais de cet état de choses. Nombre d’associations, mais aussi de pêcheurs, ont ainsi fait remarquer la diminution de poissons et de crustacés dans l’océan.

 

Le niveau actuel d’exploitation est deux fois moins élevé qu’en 1990 et les prises diminuent d’année en année, surtout pour les pêcheurs de l’Ouest. Certains évoquent même la possibilité de chômage technique dans quelques années car «la mer pa donn nou nanye aster», fait comprendre un pêcheur de Petite-Rivière-Noire.

 

Le nombre croissant d’activités nautiques dans la région est directement mis en cause par les observateurs. Ces derniers montrent du doigt non seulement le boom des bateaux à moteur mais aussi le nombre de pêcheurs reconvertis en skippers, les tournées en mer pour observer les dauphins. Et c’est sans compter le nombre de propriétaires de bateaux qui sortent chaque jour en mer pour une balade. Tout cela, bien entendu, fait augmenter la quantité de polluants déversés dans l’eau.

 

Des dommages sont aussi causés par les ancres : c’est là une cause importante de destruction des coraux et de la végétation aquatique. Un phénomène visible en particulier à Grand-Baie, Rivière-Noire et Blue-Bay qui accueillent beaucoup de bateaux au mouillage.

 

Aussi, il est un fait que certains opérateurs de bateau bafouent ouvertement les règles de sécurité pour l’embarquement et le débarquement de passagers pour des excursions en bateau. En effet, ils se rapprochent dangereusement des plages pour prendre des passagers, et se déplacent à grande vitesse près du bord de l’eau, faisant fi du système de bouées délimitant les zones de baignade. Et ce n’est là que la partie visible de l’iceberg.