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Anil Gayan : «plaisir country» à la loupe

31 décembre 2014, 10:30

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Anil Gayan : «plaisir country» à la loupe

C’est fou comme le recul peut se révéler un boomerang. Surtout quand il s’agit d’écrits qui restent. Le temps se charge de vous renvoyer ce qu’hier vous avez pensé et consigné. C’est le risque qu’a pris Anil Gayan en rassemblant et en publiant les chroniques parues tous les lundis dans l’express,au cours de ces deux dernières années. Près d’une centaine de billets grinçants à souhait parus aux Éditions Le Printemps sous le titre Only in Mauritius.

 

L’auteur a choisi, dans le recueil, de ne pas dater ses chroniques. Avouant en préface, «at times this ‘plaisir’ country of ours does not offer any exciting thing to cover. As the deadline approaches to submit, I have had to scramble to find something in the hope that I would be able to elicit a smile from the reader ». Sauf que ses critiques sont suffisamment pointues pour que l’on comprenne vite que ces chroniques ont été écrites du temps où Anil Gayan était encore un ancien ministre très au fait des rouages. Et pas encore un nouveau ministre, ki aster trap lamans pwalon.

 

C’est dans cette perspective-là que l’une des chroniques retient l’attention. A minor operation lance une série de flèches empoisonnées en direction des apparitions télévisées de Lormus Bundhoo, le prédécesseur d’Anil Gayan au ministère de la Santé. Lui qui, selon son désormais successeur, «invariably dons the outfit of surgeons in the operating theatre and gives the impression that he understands  everything about the medical prowess of the visiting doctors (…) and could himself become a practitioner».

 

Nous avons hâte de regarder via la caméra de la station de Moka, les images de la visite de la prochaine équipe de spécialistes étrangers chez nous. Anil Gayan saura-t-il éviter les travers qu’il a reprochés à Lormus Bundhoo ?

 

«The MBC TV makes it a point at every news bulletin to extol the amazing advances made in the medical field in Mauritius and the wonderful treatment which our hospitals are able to provide to both local and overseas patients», dit encorel’auteur. Une station quia par exemple relayé la traditionnellevisite du ministre dela Santé jouant les père Noëlpour les enfants hospitalisés.Un exercice auquel le nouveautitulaire du portefeuillen’a pas échappé.

 

Dans la même veine, la chronique, intitulée The art of brevity, sur le Budget vaut son pesant d’ironie, à la relecture. Citant le discours de George Osbourne, le Chancellor of the Exchequer, qui en 2012 avait duré moins d’une heure, Anil Gayan a écrit, «The presentation of the Budget in any country is a momentous occasion but it should not become a moment when everything stops, and everyone believes – as is the case in Mauritius – that the minister of Finance is a demi (or full)-God whose goodies will bring paradise on Earth for all the petty mortals that we are.» Ses collègues apprécieront. Ou peut-être qu’ils considéreront qu’après deux ans, et une élection plus tard, il y a prescription.

 

Toujours est-il que l’auteur de chronique Anil Gayan ne manque pas de rendre hommage au quotidien qui lui a accordé de l’espace pour s’exprimer. «At no time has there been even a hint from l’express about what to write or what to avoid