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Les USA accusent Pyongyang, Obama juge que Sony a fait une erreur

20 décembre 2014, 07:46

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Les USA accusent Pyongyang, Obama juge que Sony a fait une erreur
Mais le président américain, qui s'exprimait lors de sa conférence de presse de fin d'année, a également déploré que la filiale du groupe Sony ait cédé aux pirates informatiques en renonçant à l'exploitation commerciale du film "The Interview".
 
"Je pense qu'ils ont commis une erreur", a-t-il dit. "J'aurais aimé qu'ils me parlent d'abord", a-t-il poursuivi, estimant que la décision de Sony envoie un mauvais signal d'autocensure.
 
"Nous ne pouvons vivre dans une société dans laquelle un dictateur quelque part peut commencer à imposer une censure ici aux Etats-Unis", a-t-il dit.
 
Sur CNN, le président-directeur général de Sony Pictures, Michael Lynton, a défendu la décision du studio, expliquant n'avoir eu d'autre choix possible en raison du retrait des exploitants de salles qui, a-t-il dit, ont refusé de projeter le film à la suite de menaces les visant.
 
"Dans le cas présent, le président, les médias et l'opinion se trompent sur ce qui s'est véritablement passé", a-t-il dit.
 
"Nous n'avons pas capitulé, nous n'avons pas cédé."
 
"The Interview", dont la sortie aux Etats-Unis était programmée le 25 décembre, est une comédie dans laquelle les acteurs Seth Rogen et James Franco incarnent des journalistes recrutés par la CIA afin d'assassiner le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un.
 
Les pirates responsables de l'attaque du système informatique de Sony Pictures, qui se présentent sous le nom des "Gardiens de la paix" (GOP), exigeaient son retrait, tandis que la Corée du Nord avait vu dans ce film un "acte de guerre" tout en démentant être mêlée au piratage de Sony.
 
"La République populaire démocratique de Corée (RPDC) n'est pas mêlée à cela", a réaffirmé vendredi un diplomate nord-coréen en poste aux Nations unies.
 
Mais dans un communiqué diffusé deux heures avant la conférence de presse d'Obama, le FBI a annoncé avoir établi la preuve que le gouvernement nord-coréen était bien responsable de la cyberattaque.
 
Le Bureau fédéral d'investigation précise dans un communiqué que l'analyse technique du virus utilisé par les "hackers" a permis de le relier à un virus développé en Corée du Nord et déjà utilisé en mars 2013 lors d'une cyberattaque contre des banques et médias sud-coréens.
 
Le FBI souligne que la "nature destructrice" de cette attaque couplée à sa "nature coercitive" lui confèrent un caractère tout à fait exceptionnel.
 
RIPOSTE PROPORTIONNÉE
 
"Nous répondrons de manière proportionnée, et nous répondrons en temps et lieu voulu", a prévenu Obama.
Mais le président américain n'a pas précisé quel type de riposte il pourrait ordonner.
 
Sans attendre les conclusions du FBI, la Maison blanche avait déjà dit envisager une "riposte proportionnée" qui pourrait aller, selon les experts, d'une cyberattaque à un soutien militaire accru à la Corée du Sud, en passant par des sanctions financières ou la réinscription de la Corée du Nord sur la liste des pays soutenant le terrorisme, dont elle a été retirée en 2008.
 
Selon le Wall Street Journal, c'est cette dernière option qui serait privilégiée par l'administration américaine.
Obama pas plus que le FBI n'ont fait référence à une éventuelle implication de la Chine, évoquée auparavant par une source gouvernementale américaine. Le président a même précisé que son administration ne disposait d'aucun élément "indiquant que la Corée du Nord aurait agi en collaboration avec un autre pays". 
 
L'attaque qui a visé la filiale de Sony a été lancée le 24 novembre, un mois avant la sortie programmée de "The Interview". 
 
Les pirates, qui ont réussi à s'introduire dans les systèmes et les serveurs de la société de Culver City, avaient mis en ligne de nombreux documents internes ainsi que des copies de plusieurs productions inédites.
 
Sony a précisé ne pas envisager une sortie du film, d'un budget de 44 millions de dollars, en DVD, en vidéo à la demande ou sur des plates-formes de streaming comme l'ont demandé des spectateurs dans des messages sur les réseaux sociaux.
 
Selon des échanges de courriels internes piratés, certains dirigeants de Sony ne regretteront pas le retrait d'une comédie qui était, selon eux, vouée à un échec commercial en raison notamment de la piètre performance des acteurs principaux.