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Amédée Darga, Navigator de la National Export Strategy (NES) Mauritius: «Contradiction entre la création d’emplois des PME et leurs exportations»

16 décembre 2014, 10:02

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Amédée Darga, Navigator de la National Export Strategy (NES) Mauritius: «Contradiction entre la création d’emplois des PME et leurs exportations»

Quels sont les éléments clés pour renforcer le secteur de l’exportation ?

L’exportation est le moteur central du développement économique pour que Maurice puisse devenir une high income economy. Nous avons aujourd’hui développé une série de piliers qui sont, pour la plupart, orientés vers l’exportation. Mais nous devons voir comment accélérer ce développement et identifier les freins à cette expansion. Pour ce faire, il nous faut autant voir l’extérieur – la tendance sur les marchés, la compétition, la concurrence –, que l’intérieur.

 

Peut-on espérer atteindre une haute valeur ajoutée dans tous les secteurs confondus ?

Pas forcément. Le but de cet exercice (NdlR, un atelier de travail en novembre en vue de l’élaboration d’une National Export Strategy pour les cinq ans à venir) était de prendre le temps de regarder les données. Il faut voir les faits qui ont été générés par l’analyse faite par le Centre du commerce international. Après deux jours de consultation, nous avons déterminé quels sont les secteurs qui démontrent le plus de potentiel. Et comment rediriger les ressources vers ceux-ci sans négliger les autres secteurs.

En mettant en place certaines politiques, des cadres régulateurs et des ressources de soutien, cela profitera à tous les secteurs. Cependant, nous nous focaliserons sur certaines priorités définies par les participants durant cette consultation.

 

Un tel exercice pourra-t-il déboucher sur une stratégie «user friendly» ?

Le but de cet exercice n’était pas de sortir un énième rapport. Il y aura certes un document mais accompagné d’un plan d’action détaillé, général et national, mais aussi sectoriel. Ce plan contiendra également de propositions sur les cadres que nous mettrons en place pour assurer le suivi et l’application des diverses procédures. Donc, il s’agit réellement plus de pratique que de théorie.

 

Au coeur de cet exercice, quelle sera la vision pour les Petites et moyennes entreprises (PME) ?

Quelle est la situation aujourd’hui ? Il est vrai, premièrement,que les PME contribuent énormément à l’emploi. Mais elles sont essentiellement concentrées dans le secteur du commerce.Cela veut dire que ces entreprises ne contribuent pas beaucoup à la création des exportations, des richesses, mais absorbent beaucoup de main-d’oeuvre, privant peut-être d’autres secteurs plus productifs et plus capables d’exporter cette ressource. Il y a une contradiction qu’il faut pouvoir résoudre.

 

Deuxièmement, il a été constaté que nous n’avons pas suffisamment de PME dans le secteur productif qui sont dans une relation de chaîne de production avec les plus grosses entreprises.Celles-ci requièrent une multiplicité de PME pour pouvoir alimenter leur propre production. Nous ne sommes pas dans cette configuration. Il nous faut voir si nous pouvons la développer. Et, pour ce faire, nous allons voir s’il y a de nouvelles opportunités pour développer de nouveaux créneaux dans le secteur productif.

 

Est-ce que le secteur informel a sa place dans cette stratégie nationale d’exportation ?

Ce qui est intéressant avec le secteur informel, c’est le fait qu’il est un pourvoyeur d’emplois. Mais, en même temps, il présente aussi la contradiction d’enlever des ressources humaines des secteurs productifs. Donc, il nous faut voir comment résoudre en même temps l’impératif de la production des exportations, tout en prenant en compte le côté inclusif du développement qui permet aux personnes de générer leurs propres emplois et leurs propres richesses.