Publicité

Bilan: une journée électorale placée sous le signe de la violence

11 décembre 2014, 08:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Bilan: une journée électorale placée sous le signe de la violence

Tout avait pourtant commencé dans le calme. Paul Bérenger s’en félicitait d’ailleurs dans la matinée, après avoir voté à Vacoas, hier, mercredi 10 décembre. Mais ce jour de scrutin aura réservé de nombreuses surprises amères aux électeurs qui se sont rendus aux urnes dans leurs circonscriptions respectives.

 

Des actes de violence ont été répertoriés à Plaine-Verte. Des partisans de l’alliance PTr-MMM et ceux du FSM se sont affrontés à coups de bâton et de pierre aux centres de vote à l’école Jean Lebrun et Idrice Goomany. La bagarre a éclaté à l’issue d’une vulgaire prise de bec et la police antiémeute, la section canine ainsi qu’un hélicoptère ont dû intervenir. Un officier de police et huit personnes ont été blessés par des jets de pierre et ont dû être dirigés vers l’hôpital Jeetoo pour des soins. Ce n’est qu’aux alentours de 18 h 30 que  la foule composée d'environ 500 personnes a pu être dispersée.

 

A Curepipe, un incident impliquant Michael Sik Yuen a causé du grabuge autour du poste de police de la ville. L’ancien ministre, qui aurait été très mal accueilli à Cité Atlee, où il s’était rendu plus tôt, a porté plainte pour agression. Ses adversaires Adrien Duval et Stéphane Toussaint, tous deux de l’alliance Lepep, ont quant à eux allégué qu’il aurait distribué de l’argent aux électeurs. De gros bras travaillistes se sont heurtés à des agents de Lepep et aux policiers devant le poste.

 

Un face à face entre militants des deux principaux blocs, à Trois-Boutiques, a également failli dégénérer en bataille générale. Il aura fallu l’intervention prompte et énergique des forces de l’ordre pour apaiser les deux camps.

 

Les candidats ne sont pas en reste. Un sergent de police a porté plainte contre Anil Bachoo et un bouncer qui l’accompagnaient, à Bon-Accueil. Le plaignant se serait fait insulter par le ministre et le gros bras l’aurait giflé et menacé. Une prise de bec a également eu lieu entre Maurice Allet et Xavier-Luc Duval au n°18. Le leader du PMSD reprochait à l’ancien président du parti de donner des consignes de vote dans l’enceinte de l’école. Un bouncer du candidat Pradeep Petumber s’est aussi frictionné avec un officier de police au n°13.

 

Un officier de la commission électorale a par ailleurs été renvoyé manu militari d’un centre de vote du n°1, tandis que les gorilles de Nandanee Soornack n’ont pas hésité à menacer des photographes de presse qui tentaient de prendre des clichés de leur patronne.

 

Navin Ramgoolam ne fait pas mieux au n° 16. Il s’en est pris à un cameraman de la télévision publique pour avoir bousculé, par inadvertance, la candidate travailliste Sheila Bappoo alors qu’il venait accomplir son devoir civique en compagnie de son épouse, Veena, au collège Dr Maurice Curé, à Vacoas. D'autre part, nn débarquant au n° 5, il n’a pas apprécié de voir un officier de police, un limier chevronné du Nord, discuter avec des agents de l’alliance Lepep. Il l’a fait transférer sur le champ.

 

Et à la Bon Accueil SSS, hier, une centaine de militants de l’alliance Lepep se sont mobilisés pour surveiller une clôture. Plus tôt, alors que l’on plaçait les scellés sur les urnes, ils auraient surpris un militant de l’autre bord qui semblait rôder  près de ladite clôture.

 

Ce n’est pas tout. Aux abords de presque tous les centres de vote, des agents n’hésitaient pas à franchir la zone de neutralité de 200 mètres pour des démonstrations de force et  interpeller des électeurs. Plusieurs plaintes ont d’ailleurs été portées à la commission électorale pour non-respect de la zone de délimitation.

 

La soirée d’hier a aussi été émaillée des moments de cafouillage au niveau de la commission électorale. À minuit passé, celle-ci n’était pas en mesure de donner le taux de participation. Notamment à cause d’un problème au n° 5, fief de Navin Ramgoolam.