Elle laisse derrière elle son époux et ses deux enfants. Gaitheesing Ramsurrun, aussi connue comme Asha, avait profité des vacances scolaires pour emmener ses enfants à la mer, le lundi 8 décembre, où sa soeur, Usha, son beau-frère et leurs enfants lui avaient donné rendez-vous. Mais cette habitante de Rivière-des-Anguilles n’est jamais rentrée chez elle. Elle est décédée après un accident de la route survenu à Saint-Aubin sur le chemin du retour. Selon une source policière, elle a été percutée de plein fouet par un autobus alors qu’elle tentait de dépasser une voiture.

Ses proches, encore sous le choc, nous parlent de cette femme au grand coeur. Asha Ramsurrun était très appréciée dans son entourage. Mariée depuis neuf ans à Roshan, elle vivait avec lui à l’étage chez ses beaux-parents. Elle avait hâte que débute la construction de sa propre maison l’année prochaine.

Elle avait connu Roshan alors qu’ils fréquentaient tous deux le même collège. De cette union naquirent deux enfants, Akshita, huit ans, élève en quatrième à Rivière-des-Anguilles Government School, et Aahil, deux ans et demi. À eux quatre, ils menaient une petite vie tranquille. Elle s’occupait aussi de ses deux neveux qui avaient perdu leur mère.

Le jour du drame, Asha et ses enfants s’étaient réveillés de bonne humeur, sachant que dans l’après-midi ils devaient se rendre à la plage de Pointe-aux-Roches. Les enfants ont toutefois demandé à voir leur père, Roshan, qui est absent du pays pour une formation d’une durée de deux mois en Afrique du Sud. Il travaille comme Air Traffic Controller.

Mais il ne verra plus sa femme. Les derniers à avoir vu la victime en vie sont sa soeur et son beau-frère. Celui-ci, du nom de Pawan, revient sur le dernier jour qu’Asha a passé en leur compagnie. «Elle avait passé un moment agréable», confie-t-il. Sur le chemin du retour, il a constaté que la route était anormalement bloquée. Il a demandé à sa femme d’appeler Asha mais cette dernière n’a pas répondu. «An memtan enn fami inn telefone ek pe dir ki ena enn aksidan grav. Ek nou inn trouv lanbilans ek lapolis pe pase.» Sa femme avait le  pressentiment que quelque chose était arrivée à sa soeur.

«Monn desann monn al gete. Kan inn ariv laba bannla ti fini tir loto la ek pompie ti pe lav lari. Monn demann lapolis kinn arive, parski mo pe telefonn mo belser ek li pa pe pran. Linn dir mwa sorti lor spot parski ena enn mor. Mo fam inn koumans plore. Linn fini kone so ser inn gagn problem», raconte-t-il.

Asha était infirmière depuis plus de treize ans. Elle avait toujours voulu travailler dans un hôpital comme sa soeur aînée. Elle n’a pas tenu jusqu’à l’arrivée de ses confrères et son corps a été transporté dans une ambulance par ses collègues à l’hôpital de Souillac. Les médecins de service ont essayé en vain de la réanimer.

Blessés lors de l’accident, ses deux enfants sont sortis de l’hôpital. Ils sont encore sous le choc. Sa fille n’ose parler de l’accident. Son époux Roshan est, quant à lui, rentré au pays pour assister aux funérailles de sa femme, qui se tiendront aujourd’hui, mercredi 10 décembre, à 10 heures. Elle sera incinérée à Tyack.