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Nouvelle démission d'un proche de Hollande liée à la justice

4 décembre 2014, 06:59

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Nouvelle démission d'un proche de Hollande liée à la justice
Après Kader Arif, Faouzi Lamdaoui est le deuxième proche de François Hollande à démissionner en dix jours, portant un nouveau coup à la "République exemplaire" promise par le chef de l'Etat.
 
Celui qui occupait la fonction de conseiller "égalité et diversité" depuis l'accession du chef de l'Etat à l'Elysée a été cité à comparaître pour abus de biens sociaux, blanchiment d'abus de biens sociaux, faux et usage de faux.
 
Sa démission a été officialisée mercredi, peu après l'annonce de sa convocation par la justice à une date non précisée.
 
"Faouzi Lamdaoui a présenté sa démission pour se donner les moyens de se défendre suite à sa citation en correctionnelle pour des faits remontant à 2007-2008", dit le communiqué de l'Elysée.
 
Selon Le Monde, qui avait révélé l'existence de cette enquête, les faits remontent à 2007 et 2008, lorsque Mohamed Faouzi Lamdaoui, de son vrai nom, logisticien, utilise l'identité de Naïma Addoun, une connaissance, sans l'accord de cette dernière, pour créer la société de transports et de livraison Alpha.
 
D'importantes sommes auraient été détournées au préjudice de cette société, rebaptisée Alpha distributions au milieu de l'année 2008.
 
Le conseiller du président aurait reçu plusieurs dizaines de milliers d'euros, des sommes ne correspondant pas aux revenus qu'il avait déclarés à l'époque, ajoute le quotidien.
 
Contacté par Reuters, Faouzi Lamdaoui n'a pas donné suite.
 
"AFFLIGEANT"
 
Le départ de celui qui fut le compagnon des années de vaches maigres de François Hollande s'ajoute aux nombreuses démissions de ministres et de conseillers, pour des raisons politiques ou judiciaires, depuis le début du quinquennat.
 
La dernière date de quelques jours : le 21 novembre, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants Kader Arif, autre proche du chef de l'Etat, quittait le gouvernement après avoir été cité dans une enquête préliminaire portant sur des passations suspectes de marchés publics.
 
Brièvement élu conseiller municipal à Argenteuil (Val d'Oise), Faouzi Lamdaoui, 52 ans, fut l'homme de confiance du futur président, y compris dans les années où l'élu de Corrèze n'était pas considéré comme un prétendant sérieux à l'Elysée.
 
A la fois omniprésent et discret lors de son ascension politique, il fut son chef de cabinet durant la campagne présidentielle. Nommé conseiller en 2012, Faouzi Lamdaoui était peu visible à l'Elysée, au point de faire dire à ses détracteurs qu'il avait été "mis au placard".
 
Sa démission, qui survient sept mois après celle du conseiller politique de François Hollande, Aquilino Morelle, fait enrager un responsable socialiste.
 
"Tout cela est affligeant, d'autant que c'était prévisible", dit-il, sous couvert de l'anonymat.
 
"Ce qui est étonnant, c'est que ça ne se soit pas produit plus tôt", ajoute cet observateur, qui y voit la preuve que François Hollande ne sait pas s'entourer.
 
"A ce niveau-là, ça ne peut pas être de malchance", dit-il. "François Hollande n'a pas été assez rigoureux dans la perception de ce que Faouzi Lamdaoui était réellement".
 
Un avis que ne partage pas le député socialiste Yann Galut.
 
"Le président de la République ne peut pas être responsable de l'ensemble des personnes qui l'entourent", a-t-il déclaré sur BFM TV. "Il a une ligne extrêmement claire : à partir du moment où des proches sont impliqués dans des affaires, il exige qu'ils démissionnent".