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On a testé: Château de Mon Désir, à Balaclava

30 novembre 2014, 12:08

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On a testé: Château de Mon Désir, à Balaclava

Pour raviver notre désir, quoi de plus appétissant qu’un repas gastronomique dans un cadre romantique? Le foie gras et l’agneau australien faisaient leur festival au Maritim, la semaine dernière. L’occasion idéale de réitérer notre foi. Moutons-y du nôtre, et sus à la dégustation pour ne pas rester à la dégoût station!

 

HEURE : 20 heures et quelque, dimanche. Le samedi ça nous disait aussi, mais c’était complet. Pas ce soir-là, la perspective de la reprise du lundi calme toute velléité de sortie au plus grand nombre. Bienheureux cordonniers!

 

AMBIANCE : Le passage par les banians éclairés, aux branches enracinées, commence par apaiser. La nature ainsi mise en beauté nous fait du temps nous délivrer. Le restaurant, à l’architecture coloniale, avec son pianiste aux sons langoureux, son parquet, sa varangue aux carrelages noirs et blancs, nous accueille comme un havre de jadis. Pour le romantisme, c’est réussi. Je comprends mieux l’expression «les petits plats dans les grands», puisqu’une grande sous-assiette en métal sert de support aux assiettes à manger. Au bas, la rivière Citron s’épanche, l’eau du moulin de l’ancienne usine sucrière continue de s’écouler, après toutes ces années. Les pierres ne parlent pas, elles enchantent.

 

SERVICE : Retour au présent... Les serveurs sont pressés, limite stressés, le nouveau directeur de l’hôtel dîne là ce soir, avec des tour-opérateurs. La table d’à côté a eu l’idée de ne pas suivre la carte (le menu disait trois «courses», ils l’ont pris au mot et ont commandé une entrée et deux plats principaux à la place d’une entrée, d’un plat principal et d’un dessert). Les habitudes sont bousculées. Panik dan baz. Heureusement, nous avons le chef Rakesh pour nous conseiller. Notre serveur, lui, se perd dans les vins à apporter avec chaque plat. Mais, bon commercial, il tente de réparer son erreur et nous nous retrouvons avec deux verres au lieu d’un. Faute avouée... complètement pardonnée si l’on sait s’excuser.

 

LE REPAS : En entrée, terrine de foie gras maison avec un chutney d’ananas au cumin pour moi, salade périgourdine au foie gras et canard fumé à la vinaigrette de truffe pour mon alcoolique, pardon acolyte. Tout est dans le détail. Il y a même des endives dans la salade. On fera juste l’impasse sur le fait que le serveur m’a servi un Moscato d’Asti Riverto d’Italie, perlé et sucré, au lieu d’un Lindermans Cawarra Phorphyry d’Australie en accompagnement.

 

 

En plat, un filet d’agneau Wellington fourré au foie gras, avec champignons et une purée de ce qui semble être du giraumon parfumé à la mandarine. Premier contact de madame la langue, la pâte moelleuse, deuxième, le foie gras à peine acidulé, et troisième, l’agneau qui fond. L’autre plat était le fondant d’agneau à la purée de pommes de terre à la truffe, là encore, avec des champignons, très probablement des giroles. Ce sont de petites côtelettes où la viande ne mérite même pas d’accompagnement tellement elle est parfumée. On fera juste l’impasse sur le fait que le serveur m’a servi le Meerlust d’Afrique du Sud – qui allait avec encore un autre plat – au lieu du St Emilion, Château Guillon, de France, assorti à ma commande. Le serveur, lui, pensait qu’il avait interverti avec le fondant d’agneau, alors que le vin dédié à celui-ci était le Merlot Rosemount d’Afrique du Sud. Vous vous y perdez? Lui aussi, rassurez-vous, et pourtant, vous n’êtes pas dans le métier. Mais accordons-lui que, pour le dessert, il a accepté de changer à notre requête, car nous préférions le muscat Abeillon au Lindermans. Ceci pour accompagner une crème brûlée au foie gras pour moi (moi foie est beaucoup plus résistant que ma foi) et des crêpes pour monsieur. Délicieux.

 

 

VALUE FOR MONEY : Rs 1 750 le menu + Rs 990 pour les vins... Bref, la note s’élève à Rs 4 600 pour deux. Il ne faut surtout pas dire ça à Ashok Subron... C’est loin d’être à la portée de toutes les bourses. Mais ce sont des produits raffinés qui, à la base, coûtent cher. Et puis, si l’on ne cassait pas le porte-monnaie de temps en temps, vous n’auriez que des mines et des boulettes dans cette rubrique.

 

PROCHAINE VISITE : Le festival est terminé et les plats à la carte ne sont pas dans nos cordes. Par contre pour le brunch, le dimanche, certainement. Il vaut la peine.

 

NOTE : 7/10