Publicité

Reeaz Chuttoo: «Shakeel Mohamed ne mérite pas d’être Attorney General»

14 novembre 2014, 11:48

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Reeaz Chuttoo: «Shakeel Mohamed ne mérite pas d’être Attorney General»

«Nous lançons une campagne symbolique contre Shakeel Mohamed et elle commence aujourd’hui. En plus de 27 ans de combat syndical, nous n’avons jamais rencontré de pire ministre du Travail.» Reeaz Chuttoo, président de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), a eu des mots très durs à l’encontre du potentiel futur Attorney General hier, jeudi 13 novembre. Selon lui, il ne mérite pas le poste qui lui a été promis en cas de victoire de l’alliance de l’Unité et de la Modernité aux élections.

 

Durant une conférence organisée au siège de la CTSP, à Rose-Hill, le syndicaliste s’en est pris au ministre à cause d’une intervention qu’il juge «incompréhensible» dans un conflit légal qui oppose la fédération à la direction d’Air Mauritius (MK). «En 2006, MK a enregistré une compagnie, Air Mate», explique Reeaz Chuttoo.

 

Selon le syndicaliste, Air Mate est par la suite devenue une shadow company à travers laquelle MK recruterait de nouveaux employés. Or, d’après la CTSP, les nouveaux travailleurs de MK recrutés à travers Air Mate ne bénéficient pas des mêmes avantages que ceux qui ont été employés directement par la compagnie d’aviation et ce, même s’ils font «le même travail et portent les mêmes uniformes».

 

Les employés d’Air Mate ne pouvant être représentés par les syndicats d’Air Mauritius, ils ont fait appel à la CTSP en 2013. Celle-ci est entrée en négociation avec la direction de MK, qui a décidé de vendre des shares d’Air Mate. Cette dernière n’appartiendrait alors plus à Air Mauritius. Le président de la CTSP explique que «si cela arrive, plus de 800 employés ne seraient plus du tout couverts par Air Mauritius», ce qui voudrait dire qu’ils ne pourraient plus revendiquer les mêmes droits que les travailleurs recrutés par MK.

 

Cela légaliserait, en quelque sorte, cette discrimination, avance-t-il. Car, rappelle le syndicaliste, d’après la loi du travail, «work of equal value should be equally remunerated». Raison pour laquelle la fédération a déposé une demande d’injonction en Cour suprême contre la vente de ces actions, le 14 octobre. Toutefois, à la grande surprise de la CTSP, Shakeel Mohamed s’est mis en travers de sa route.

 

Le ministère du Travail conteste cette demande d’injonction à travers un affidavit, juré en Cour suprême le 7 novembre. Le ministère soutient ne pas comprendre en quoi la vente des actions d’Air Mate porterait préjudice aux travailleurs. Pour Reeaz Chuttoo, le ministre n’agit pas en faveur des travailleurs, et c’est ce qui lui vaut cette campagne de dénonciation de la part de la CTSP.

 

En effet, a-t-il affirmé, si Air Mauritius obtient gain de cause dans cette affaire, un tel précédent pourrait menacer les droits de tous les travailleurs du secteur privé. «N’importe quelle compagnie où il y a eu des accords collectifs pourrait alors recruter son personnel en créant des Labour Brokers, ce qui lui permettrait de contourner les droits obtenus précédemment», craint le syndicaliste.