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Nicolas Sarkozy se pose en précurseur du "sursaut" républicain

8 novembre 2014, 07:49

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Nicolas Sarkozy se pose en précurseur du "sursaut" républicain
Devant quelque 3.000 partisans réunis porte de Versailles, à Paris, pour le point d'orgue d'une campagne loin d'emporter l'adhésion des Français, selon diverses enquêtes d'opinion, l'ancien président a convoqué le général de Gaulle, Clémenceau, Victor Hugo ou encore Gambetta pour décliner un hymne épique à la République.
 
Même s'il a de nouveau implicitement critiqué ceux qui, comme François Fillon ou Alain Juppé, visent déjà l'élection présidentielle de 2017 – "chaque chose en son temps" -, Nicolas Sarkozy n'en a pas moins renoué avec les accents de la campagne de 2012.
 
Ni sigle – l'UMP, encore une fois, était absente du discours -, ni adversaire désigné nommément, même si la politique de François Hollande fut le repoussoir de tout le discours et les divisions à droite un arrière-plan notable.
Nicolas Sarkozy s'est érigé en défenseur de la République, avec des accents quasi messianiques, dans un plaidoyer souvent abstrait au regard des enjeux immédiats.
 
On attendait de lui qu'il précise ses intentions pour l'UMP, sa refondation idéologique, sa future organisation, il n'en fut rien.
 
"Il faut courageusement tout remettre à plat pour être capables de nous réinventer", a-t-il simplement déclaré en demandant aux militants un mandat "clair".
 
Bruno Le Maire, son adversaire avec Hervé Mariton pour le scrutin interne du 29 novembre, a déclaré cette semaine que mettre à bas le parti, créé en 2002 à l'initiative de Jacques Chirac pour rassembler la droite, serait "une folie".
 
"De nos défaillances, de nos déchirements d'hier, nous devons non pas les nier, mais tirer la force de construire quelque chose de neuf", a souligné Nicolas Sarkozy.
 
"UNE HISTOIRE S'ACHÈVE"
 
"Croire que cela sera sans nuage, ce serait nous préparer bien des déconvenues : la politique est humaine, et dans tout ce qui est humain, il y a du sentiment et de la passion", a-t-il poursuivi, flétrissant au passage la tentation de "l'excommunication" après l'exclusion de l'UMP de Jérôme Lavrilleux, son ancien directeur de campagne adjoint, dans le sillage de l'affaire Bygmalion.
 
Soupçonné par ses rivaux de vouloir escamoter les primaires d'investiture à droite pour la présidentielle de 2017, Nicolas Sarkozy a assuré que le vote serait la "règle absolue de fonctionnement" du futur parti qu'il appelle de ses vœux et ne nomme toujours pas, même si le "Rassemblement" gaulliste revient avec insistance dans ses propos.
 
"Nous devons faire de notre mouvement l'instrument du sursaut contre tout ce qui menace la République", a-t-il plaidé, citant notamment le communautarisme, les fanatismes, le totalitarisme de la "transparence", la pesanteur des corps intermédiaires, ou encore les échecs de l'intégration.
 
"Pour notre famille politique, une histoire s'achève, une autre commence. Prenons le temps d'écrire cette nouvelle histoire ensemble sans exclure personne", a lancé l'ancien président avant d'assurer: "Dans ma famille, je n'ai que des amis".
 
Les "fillonistes" Eric Ciotti et Valérie Pécresse, qui lui ont promis leur voix, côtoyaient dans l'assistance des "sarkozystes" historiques comme Brice Hortefeux ou Nadine Morano. Henri Guaino, qui estime que la stratégie de Nicolas Sarkozy est une erreur, était également présent, de même que le président du Sénat Gérard Larcher.
 
Acclamée en vedette, Bernadette Chirac, fervente partisane de Nicolas Sarkozy qui a décoché des critiques assassines à Alain Juppé, a scellé le schisme familial (Jacques Chirac et sa fille Claude ont apporté leur soutien au maire de Bordeaux) en s'asseyant aux côtés de l'épouse de Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy.