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Bus semi lowfloor: réticence des opérateurs individuels

31 octobre 2014, 17:44

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Bus semi lowfloor: réticence des opérateurs individuels

Son autobus rouge semi low floor, Yasin Emamdee l’a baptisé Robin Hood Travel. Du nom de l’un des héros préférés de son fils de 11 ans. Il s’agit du premier autobus de cette catégorie d’une compagnie individuelle. Robin Hood Travel assure la ligne Goodlands-Flacq. Outre l’aspect charitable – «bann pasaze pass extra mizer pou mont dan bis sirtou vie dimoun» – c’est la subvention accordée par les autorités qui a motivé Yasin Emamdee. Il s’agit d’une mesure budgétaire, le Bus Replacement Mechanism, qui prévoit une aide de Rs 1 million à l’achat de chaque véhicule de ce type. «Sa sibsid la li interesan», s’enthousiasme-t-il.

 

Il balaie d’un revers de la main les réticences de ses confrères qui déplorent la durée de vie moindre de ce véhicule, comparée aux autobus traditionnels. «Zot pa konpran, s’insurge YasinEmamdee. Gouvernman pe donn fasilite lor la, pe tir TVA ousi.» Un intérêt qui est loin d’être partagé par d’autres opérateurs, à l’instar de Rajesh Seebaran de la Moka Flacq Cooperative Society. «Se enn vaz a fler», lâche-t-il d’emblée.

 

Précisant que la subvention est passée de Rs 500 000 à Rs 1 million par autobus, il déclare: «Mais nous n’avons toujours pas confiance.» L’opérateur détaille ses raisons. «Ces bus ne sont pas adaptés à nos routes. Bis individiel rant dan tou kwin ek rekwin Moris. Mem ar bis normal parfwa li difisil pou rantre.» Ensuite, il note que l’autobus semi low floor ne peut accommoder que 40 passagers assis, contre les 60 places assises des autobus traditionnels. «Pour véhiculer le même nombre de passagers, il faudra augmenter le nombre de bus.» Laissant imaginer le scénario aux heures de pointe. Il y a aussi la question de provenance. «Depuis plus de 30 ans, nous avons fait confiance à l’expertise japonaise. Les bus semi low floor viennent de Chine

 

Nirmal Hurday, également propriétaire d’autobus, abonde dans le même sens. «La subvention est une bonne idée, mais le coût d’opération du bus semi low floor est plus élevé.» Selon lui, un pneu coûte entre Rs 13 000 et Rs 15 000. Dans le cas d’un autobus traditionnel, avec le moteur à l’avant, l’opérateur installe deux pneus neufs à l’avant «pou tini moter, pou plis sekirite». Et deux pneus rechapés à l’arrière. Avec le semi low floor et son moteur placé à l’arrière du véhicule, «bizin kat larou nef». L’opérateur ajoute que la consommation de diesel est de «30% à 40% plus», comparativement à un autobus traditionnel.

 

Il explique que sur le trajet Flacq-Rose-Hill, un autobus gagne entre Rs 90 000 et Rs 150 000 par mois. Pour un coût d’opération qui dépasse Rs 100 000. «Le profit, ce sera la subvention du gouvernement, en excluant les dépenses comme l’assurance et les réparations