Maladie de la peau encore largement méconnue, le psoriasis touche cependant des milliers de Mauriciens. «On confond souvent le psoriasis avec d’autres affections de la peau, tel l’eczéma», explique le Dr Mohunparsad Balnath, dermatologue. Cette maladie se caractérise par des plaques rouges recouvertes d’épaisses squames blanches.

«Les plaques sont souvent localisées dans la forme bénigne de la maladie», explique le dermatologue. Ces lésions se retrouvent ainsi plus particulièrement sur la face postérieure des coudes, la face antérieure des genoux, les organes génitaux et le cuir chevelu. Ces plaques rouges peuvent également se retrouver sur le bas du dos, les pieds, les paumes de la main, les ongles et les plis cutanés des aisselles et des aines.

Ces lésions entraînent des démangeaisons plus ou moins intenses et peuvent se transformer en plaies. Ainsi lorsqu’on gratte ces lésions, la peau tombe en poussière blanchâtre. Un excès de grattage peut entraîner l’émergence d’une sérosité rose.

Le psoriasis est jugé grave lorsqu’il s’étend à tout le corps, y compris les oreilles et le visage, et qu’il s’accompagne de complications, en particulier rhumatismales. «Il existe le psoriasis de la peau et le psoriasis des os. Dans les cas graves, le malade peut être atteint des deux. Dans le cas du psoriasis des os, la maladie peut aller jusqu’à une déformation des os», soutient le Dr Balnath.

Considéré comme une maladie chronique inflammatoire de la peau, le psoriasis peut se déclencher à tout âge. S’il est généralement associé au facteur génétique, ses causes restent encore mystérieuses. Pour faire son apparition, il lui faut toutefois un facteur déclenchant qui peut être le stress, une angine ou encore une écorchure. Les facteurs environnementaux, telles l’humidité et la chaleur, expliquent pourquoi cette maladie de la peau a connu une recrudescence à Maurice.

Comme le psoriasis peut être confondu avec une autre infection de la peau, son diagnostic n’est pas aisé. «Pour déterminer si vous souffrez vraiment de psoriasis il convient de consulter un médecin qualifié», fait ressortir le dermatologue. Pour être certain que le patient souffre bien de psoriasis une biopsie est effectuée.

Pas de contagion

«Le psoriasis est une maladie chronique et récidivante. Il ne peut être guéri. Tout comme le diabète, il peut être contrôlé par des médicaments», explique le docteur. Plus d’une douzaine de traitements sont ainsi disponibles; toutefois le docteur affirme qu’«il n’y a pas un traitement identique pour tous les cas. Le traitement n’est pas fixe ; cela va dépendre de la personne atteinte et du stade qu’a atteint la maladie». Si des anti-inflammatoires sont souvent prescrits aux malades, le Dr Balnath fait ressortir que ce traitement n’est pas des plus efficaces. «Les anti-inflammatoires peuvent marcher au début mais à la longue, le corps s’habitue à ce traitement et il n’est plus si efficace.»

D’une efficacité relative, les traitements sont souvent abandonnés par les patients, mais les recherches continuent afin de trouver des solutions plus efficaces. Ainsi, si des traitements plus ciblés existent, ils sont extrêmement coûteux. Les injections peuvent coûter aux alentours de Rs 60 000.

Certaines institutions proposeront également des solutions au laser. Mais doit-on s’y fier ? Une question qu’il convient de se poser quand on sait que le psoriasis ne peut être guéri.

Si dans la plupart des cas le psoriasis reste inoffensif, il a le désavantage d’être inesthétique. Même s’il n’est pas contagieux, ceux qui en souffrent sont souvent la cible d’une foule de préjugés. Les principales craintes: la contagion et le risque de transmission. Le malade est ainsi mis à l’écart, ce qui a pour résultat d’altérer sa qualité de vie.

Il ne faut toutefois pas oublier que des facteurs psychologiques, comme le stress, influent sur cette pathologie et sont capables de déclencher des crises. Il est ainsi primordial que le malade puisse parler de sa maladie afin d’être mieux compris et mieux accompagné par son entourage...