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Salon de la maison: ces petits entrepreneurs qui se battent pour réussir

23 octobre 2014, 18:40

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Salon de la maison: ces petits entrepreneurs qui se battent pour réussir

A 64 ans, Eldereka Edna Céline a décidé d’allier passion et métier en lançant son propre business de plantes vertes. Une passion débordante qu’elle transmet immédiatement à tous ceux qui prennent le temps de s’arrêter une minute devant le stand qu’elle tient au Salon de la maison, qui durera jusqu’au dimanche 26 octobre.

 

«Je tenais déjà ce business, mais ce n’était pas de façon officielle. J’avais un boulot, et parfois mes collègues me demandaient des plantes. C’est quand j’ai arrêté de travailler que m’est venue l’idée de me lancer dans cette voie», explique la sexagénaire. Cela fait maintenant six mois qu’elle s’est  fait enregistrer auprès de la Small and Medium Enterprises Development Association (SMEDA), où elle a d’ailleurs suivi des cours. Et depuis, elle cultive sans modération sa passion pour les plantes. D’ailleurs, avant d’en remettre une à une cliente, elle se fait un devoir de lui prodiguer quelques précieux conseils.

 

Retraitée, Eldereka Edna Céline confie «ne pas faire cela pour de l’argent». Encore heureux, car elle dépense plus qu’elle ne gagne… «J’ai déboursé près de Rs 50 000 dans ce business. De cet argent, j’ai dépensé Rs 20 000 pour les pots. Et je m’attends à gagner seulement Rs 5 000 à Rs 10 000», souligne-t-elle. Cependant, elle ne regrette pas son choix, car ce travail lui apporte une grande liberté et lui permet d’assouvir sa passion pour la nature. «Je suis mon propre chef. Je m’organise d’après les commandes. Je travaille deux heures le matin et deux heures l’après-midi», explique-t-elle.

 

Non loin de là, le stand des Mamodesaëb, des habitués du Salon, est des plus fleuris. Spécialisés dans la vente de fleurs artificielles depuis 2005, ils écoulent également des babioles en tout genre, des cactus miniatures, ou encore des calculatrices géantes. Ceux qui veulent égayer leur intérieur d’une pièce qui sort de l’ordinaire peuvent y trouver leur bonheur, moyennant Rs 25 à Rs 150 l’unité.

 

Si les prix sont plutôt compétitifs, le maître des lieux soutient avoir du mal à s’en sortir, d’autant plus que la concurrence est féroce : «Les Mauriciens ne songent qu’à copier. Tu emmènes quelque chose et tu vois que ton voisin en a fait de même. Le marché est tellement saturé…» 

 

L’entrepreneur regrette également la «compétition déloyale» des marchands ambulants. «Vous payez une location et la taxe alors que les marchands ambulants s’en tirent à bon compte sans fournir d’efforts», fustige ce jeune homme de 35 ans. De plus, ajoute-t-il, la SMEDA n’est pas d’une grande aide, car ses produits sont importés de Chine. Néanmoins, tout comme Eldereka Edna Céline, il ne regrette pas de s’être lancé à son propre compte. «Quand tu travailles pour ton propre compte, tu n’as pas de stress. Tu n’as pas de compte à rendre à qui que ce soit. Je préfère gagner peu que d’avoir un chef sur le dos», confie-t-il.

 

Mais quittons un moment les fleurs plus vraies que nature des Mamodesaeb pour nous diriger vers un stand au nom évocateur: «Pli Vit»… En partenariat avec trois amis, Jeson Bhairoo s’est lancé dans l’aventure après avoir fait une découverte des plus inattendues. «Je me suis retrouvé à la maison pendant un bon bout de temps, et ma femme m’a un jour lancé: ‘ Puisque tu es là, tu n’as qu’à te rendre utile en pliant les linges’», relate-t-il. C’est en surfant sur le Net qu’il découvre l’outil qui résoudra son problème: «Et boum, je tombe sur un appareil qui aide à plier les vêtements en trois mouvements!»

Pour lui c'est une aubaine, il décide donc de lancer ce business, et embarque trois amis dans l’aventure. Depuis, ils vendent leur «pli-vite» à Rs 375 l’unité. Cependant, l’affaire peine à décoller. «Les gens ne connaissent pas trop le produit. Ils sont curieux, mais hésitants. On n’a même pas de magasin. Avec notre capital, je pense qu’on pourra tenir jusqu’à décembre tout au plus», déplore Jeson Bhairoo.

 

Autre jeune homme à s’être jeté à l’eau sans hésitation, Avinash Joganah, 29 ans. Depuis trois ans, il commercialise des capsules qui permettent de se faire soi-même son soda en les mélangeant avec de l’eau. Il a découvert ce produit magique à Singapour, et a décidé de le commercialiser à Maurice. Ecologique, ce soda fait maison permet de diminuer la consommation de bouteilles en plastique.

 

S’il se dit satisfait d’avoir concrétisé son rêve, Avinash Joganah regrette toutefois de ne pas bénéficier de subvention de l’Etat. Néanmoins, il encourage les jeunes à croire en eux-mêmes et à suivre son exemple en lançant leur propre entreprise. «Il faut trouver le bon créneau et toujours innover», conseille-t-il.

 

 

Avec son époux, Anisha Nooreen Mamodesaeb s’est lancée dans le commerce de fleurs artificielles et de bibelots en 2005.

 

Eldereka Edna Céline a fait de sa passion son métier depuis qu’elle a pris sa retraite. 

 

Jeson Bhairoo, qui vend un outil qui aide à plier le linge, avoue avoir du mal à faire décoller son entreprise.

 

Avinash Joganah commercialise des machines et des capsules qui permettent de se fabriquer soi-même son soda.