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Tourisme : la dernière marche sous l’eau ?

12 octobre 2014, 16:33

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Tourisme : la dernière marche sous l’eau ?

L’abandon de la marche sous l’eau ainsi que d'autres activités de helmet diving d’ici les trois prochaines années est à l'étude ainsi que la non-émission de nouveaux permis. Cette décision radicale pourrait bientôt être prise par l’Etat. Il s’agit de l’une des principales recommandations du Master Plan for the Zoning and Management of Lagoon s'agissant du secteur touristique, circulé lors du dernier Conseil des ministres.

 

L’argument, selon Niven Muneesamy, directeur de la Tourism Authority, est que les experts qui ont rédigé le rapport sur la gestion du lagon, ont constaté que la marche sous l’eau contribue aux dommages causés aux coraux et, par conséquent, à l’écosystème marin. «Certaines personnes qui pratiquent cette activité ne respectent pas les règlements. Elles le font n’importe comment», fait-il valoir.

 

Comme attendu, cette recommandation est loin de réjouir les acteurs de ce secteur. À l’instar de Dev Jugoo d’Aqua Sea, basée à Belle-Mare, qui propose cette activité depuis 2003. «Je conviens que certains clients endommagent les coraux durant la pratique de cette activité. Mais les autorités ne peuvent mettre un frein uniquement à la marche sous l’eau, qui est pratiquée dans un site qui fait cinq mètres par cinq mètres, alors qu’à côté les pêcheurs, tout comme l’ancre des bateaux, sont tout aussi responsables des dommages à l’écosystème marin», affirme Dev Jugoo.

 

Si le gouvernement va de l’avant avec cette recommandation, il le fera, ajoute l’opérateur, au détriment des touristes indiens et chinois. «Je ne travaille qu’avec ces deux marchés. Les touristes indiens et chinois viennent à Maurice non pas pour rester dans les hôtels, mais bien pour faire des excursions et activités telles que la marche sous l’eau. Je réclamerai des dédommagements car il s’agit de mon gagne-pain tout comme celui des gens qui travaillent avec moi», soutient-il.

 

Uri Cypin, patron de Mauritius Attractions sise à Grand-Baie, est du même avis. «C’est délicat de trouver un équilibre entre la préservation de l’environnement et les activités proposées aux touristes. Si les autorités vont de l’avant avec ce Master Plan, beaucoup de facteurs doivent être pris en compte. Ils ne doivent pas se limiter à la marche sous l’eau, car en parallèle, le gouvernement continue d’émettre des permis pour les bateaux de plaisance qui font aussi beaucoup de tort à l’écosystème marin», déclare Uri Cypin.

 

À ce jour, la Tourism Authority a émis huit licences pour la marche sous l’eau. Six dans l’Est et deux dans le Nord. Dans le secteur, l’on parle d’un investissement de Rs 12 millions pour démarrer ce business. Quid du tarif d’une séance de 20 minutes pour marcher sous l’eau avec un casque à oxygène sur la tête ? «Le tarif de départ est de Rs 800», répond Dev Jugoo