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Compensation salariale: Beebeejaun brosse un sombre tableau économique

2 octobre 2014, 12:34

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Compensation salariale: Beebeejaun brosse un sombre tableau économique
«Toutes les projections de croissance pour 2015 ont été revues à la baisse.» Le pessimisme était de mise du côté du gouvernement lors de la première réunion du comité tripartite pour la détermination du taux de compensation salariale des travailleurs en 2015, ce jeudi 2 octobre, au Vaghjee Hall, Government Centre. Le Premier ministre par intérim, Rashid Beebeejaun, qui présidait la réunion, a transmis les inquiétudes du gouvernement face à «un contexte économique difficile» qui devrait affecter l’économie mauricienne.
 
Parlant notamment d’un «taux d’inflation zéro dans la zone euro», d’une «baisse d’un tiers des exportations des pays européens», et de «révisions du taux de croissance à la baisse», Rashid Beebeejaun a indiqué que malgré sa «résilience», l’économie mauricienne fera face à de grosses difficultés l’année prochaine. 
 
Cependant, il s'avère que tous les secteurs économiques locaux affichent une croissance positive, a précisé le PM par intérim, «excepté celui de la construction». Ce secteur a en effet connu une baisse de 6,7 % en 2014. Rashid Beebeejaun attribue celle-ci à «la fin des travaux pour les gros projets infrastructurels, comme celui de l’aéroport ou des grands centres commerciaux». 
 
Autre secteur qui suscite l’inquiétude, celui de l’industrie sucrière qui doit «faire face à une baisse de prix conséquente qui menace sa survie», soutient-il. Il  note également une baisse de l’investissement privé, qui représente 15 % du produit intérieur brut cette année, contre 20 % en 2009. «Le gouvernement prend des mesures pour redynamiser l’investissement», a toutefois déclaré Rashid Beebeejaun. Le secteur informatique, qui affiche 6,6 % de croissance cette année est, quant à lui, loin d’afficher une performance semblable à celle des années précédentes, a-t-il  fait remarquer. Tandis que la croissance au niveau du textile reste stable, autour de 1,5 %.
 
Le taux de chômage, malgré une baisse de 0,8 % en 2014, est «toujours à un niveau élevé», à 7,8 %, selon le ministre. Le gouvernement s’inquiète principalement du chômage élevé chez les «jeunes de 16 à 24 ans et aussichez les femmes». Par ailleurs, «le gouvernement dépense des sommes énormes» dans les services sociaux, a fait savoir Rashid Beebeejaun, principalement dans les secteurs «de l’éducation, de la santé, du transport gratuit, de l’aide sociale, des subsides alimentaires et pour le gaz».  
 
Avant l’intervention du président du comité, les syndicalistes ont émis deux propositions d’amendements. Une modification de l’agenda de la réunion a tout d’abord été demandée, les syndicats souhaitant que le patronat s’exprime en premier, contrairement à ce qui avait été décidé. Les représentants des employeurs n’y ont vu aucune objection. De son côté, Ashok Subron a désiré connaître l’état d’avancement de deux dossiers : celui du salaire minimum et celui du rapport du National Remuneration Board. Les recommandations de ce rapport devraient être étudiées lors d’un atelier de travail de deux jours, réunissant représentants  des syndicats, du patronat et du gouvernement, les 15 et 16 octobre prochains. 
 
Le rapport du NRB devrait de son côté être complété en décembre, a promis Shakeel Mohamed. Plusieurs secteurs ont été ciblés, principalement «ceux dans lesquels les salariés touchent moins de Rs 6 500», a-t-il affirmé. «Le NRB n’a pas chômé», a-t-il également affirmé, mais «pa kapav al pli vit ki desam».
 
Désireux avoir des précisions à propos du salaire minimum, Ashok Subron a voulu connaître la «position du gouvernement» eu égard au rapport soumis par les experts, et aussi si l’Etat compte légiférer pour l'introduction d'un salaire minimum avant «son prochain mandat». Shakeel Mohamed a répondu que «c’est clair qu’il faudrait un atelier de travail et écouter les uns et les autres avant de prendre la décision voulue». 
 
Comme de coutume, la presse a été invitée à quitter la salle à la fin de l’intervention du président du comité, malgré les protestations des syndicalistes. Ceux-ci estimaient en effet que «le public a le droit de connaître les positions des syndicats et des patrons». Selon Rashid Beebeejaun, on ne peut déroger à la tradition.