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Antananarivo : Délestage quasi général

29 septembre 2014, 09:39

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Antananarivo : Délestage quasi général

Les coupures d’électricité recommencent à faire partie du quotidien des habitants de la capitale, si la situation n’a jamais été vraiment meilleure en province. La tension grandit.

 

 

Que ce soit dans les émissions radiophoniques, qu’au cours de conversations dans les bus ou sur les réseaux sociaux, les réactions sur le délestage gagnent du terrain. «Les coupures d’électricité gênent nos activités, alors que la facture flambe pour des raisons qu’on ignore », s’est exclamée Julienne une mère de famille qui habite à Soamanandrariny sur une radio privée. Quelques minutes plus tard, d’autres usagers dans d’autres quartiers dont Ambohipo et Anala­mahitsy sont intervenus pour interpeller la Jirama.

 


Des réclamations qui montrent que la situation est de plus en plus désagréable. Face aux problèmes, les employés de cette société d’État réunis dans le Syndicat autonome des travailleurs au sein de la Jirama ont tenu à apporter leur version des choses, hier à Ambohidahy. C’était dans le cadre de la passation de fanion entre le Président d’honneur de la Jirama Harimbola Rakotoson et le président national, Haja Maminirina.

 


Ces derniers ont pointé du doigt les fournisseurs en énergie tenus pour responsables de ces coupures. L’État a été par ailleurs sommé de trouver des solutions.

 


Système monétaire fixe

 


«Lorsque les délestages surviennent, les consommateurs ne connaissent que les employés de la Jirama. Or, cette situation découle du fait que les fournisseurs en énergie de la Jirama n’assurent plus l’approvisionnement, car ils ne sont pas payés à temps. Il faut que l’État cherche des groupes pour la Jirama avec les recettes que peuvent générer nos ressources qui quittent illicitement le pays, comme les bois de rose et l’or pour ne pas dépendre éternellement de ces fournisseurs », a avancé le président d’honneur.

 


Selon les explications du président national, Haja Mamirina, les recettes de la société ne peuvent plus supporter les dépenses en gazole alimentant les centrales thermiques. Outre les fournisseurs d’énergie, des distributeurs de produits pétroliers refusent également de fournir du carburant. Ce responsable a même avancé des observations sur la vente à perte effectuée par la Jirama, une conséquence de l’application des décisions politiques. Aimé Ratsimandresy, un autre membre du syndicat a également interpellé l’État pour intervenir sur le système monétaire. «Cette instabilité du cours de l’ariary fait que le coût du gazole nous revient plus cher. Il faut que l’État mette en place un système monétaire fixe, pour que la société ainsi que les consommateurs ne soient davantage pénalisés», a-t-il indiqué.

 


Selon certains observateurs, les intentions de promouvoir les énergies renouvelables  ne sont pas suivies par des signes menant vers la concrétisation. D’autres affirment que des contrats au gazole continuent d’être signés. «La Jirama ne commande pas directement son carburant.

 

 

Mais on dit aussi que celui-ci n’est pas livré directement à la Jirama. Par conséquent, certains distributeurs de produits pétroliers refusent de continuer de fournir du carburant, parce que la Jirama est en défaut de paiement, mais surtout parce qu’ils ne veulent pas se rendre complices de ce genre de pratique », a annoncé cette source qui a tenu à garder l’anonymat.