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Pravind Jugnauth: «Un peuple trahi, un pays pourri!»

25 septembre 2014, 16:55

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Pravind Jugnauth: «Un peuple trahi, un pays pourri!»

«C’est la culture de Navin Ramgoolam. Il défend uniquement ceux qui sont derrière lui. C’est le contraire de son nouveau slogan, ‘un peuple uni, un pays moderne’. C’est plutôt: un peuple trahi, un pays pourri !» Pravind Jugnauth n’a pas manqué de réagir suite aux propos de Navin Ramgoolam lors des célébrations du 114e anniversaire de la naissance de son père, à Kewal Nagar, la semaine dernière. Le Premier ministre avait en effet déclaré : «Mo bizin satisfe ki mo kontinye defann lintere bann dimoun ki vot PTr.»

 

Dans un effort pour renforcer sa campagne contre l’alliance PTr-MMM, le leader du MSM, qui animait une conférence de presse au Sun Trust, ce jeudi 25 septembre, s’en est également pris au ministre des Finances désigné de la coalition gouvernementale, Rama Sithanen. D’après lui, ce dernier a «fait que Maurice connaît une nouvelle catégorie de citoyens, qui vivent dans la pauvreté absolue». Pravind Jugnauth a, de plus, cité plusieurs mesures prises par l’ancien ministre des Finances qui seraient, selon lui, inadéquates. Il a évoqué la fin des subsides pour les élèves du SC et du HSC, la National Property Tax, la taxe sur l’argent économisé à la banque, l’abolition du comité tripartite, et le refus de prendre en compte l’inflation «comme facteur déterminant pour calculer le taux de compensation».

 

Selon le patron du MSM, Rama Sithanen aurait également grandement favorisé le secteur privé, et «a fait que les entreprises puissent licencier les travailleurs sauvagement». Parlant «d’alliance de cauchemar pour la population», Pravind Jugnauth a soutenu que Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Rama Sithanen font partie  d'un «trio infernal».

 

 

Selon Pravind Jugnauth, il y a une «appréhension parmi le peuple» par rapport au «retour»de Rama Sithanen

 

Il a aussi déclaré ne pas comprendre pourquoi l’alliance rouge et mauve parle de «peuple uni et pays moderne» alors que de nombreux problèmes sont toujours irrésolus dans le pays, notamment au niveau de la distribution d’eau. Il s’est aussi offusqué face aux «milliards dépensés dans la nouvelle carte d’identité», et a déploré une fois de plus «l’institutionnalisation de la fraude et de la corruption». «Quant au nouveau terminal de l’aéroport, c’est la cerise sur le gâteau», a-t-il ajouté.

 

Pravind Jugnauth a par ailleurs identifié plusieurs incohérences dans le discours de Paul Bérenger avant et après la conclusion de l’alliance. «Bérenger critiquait la MBC avant, et maintenant il cautionne tout ce qu’il dénonçait dans le passé», a lancé le leader du MSM. Celui-ci a ensuite repris les propos de son prédécesseur au poste de chef de l’opposition sur l’ICAC, indiquant qu’il avait affirmé à plusieurs que cette institution est «un instrument du gouvernement». Il a ensuite noté que le patron du Serious Fraud Office, qui est censé remplacer l’ICAC, sera nommé par Navin Ramgoolam.

 

A propos de l’accord conclu entre le PTr et le MMM, Pravind Jugnauth a affirmé encore une fois qu’il «réunit tous les ingrédients de l’instabilité, de la crise et de la cassure». D’ailleurs, soutient-il, la mise en place d’un Permanent Coalition Committee pour veiller au bon fonctionnement de l’alliance est la preuve, selon lui, qu’il y a «déjà des désaccords».

 

Passant à la IIe République, il s’est interrogé sur les rôles respectifs du président et du Premier ministre. «Qui aura le dernier mot dans les prises de décision ? Le président ou le PM ?» s’et-il demandé. Le leader du parti soleil a ensuite repris les mots de Navin Ramgoolam, rappelant que ce dernier avait indiqué que le projet de loi sur la IIe République est déjà prêt. Si tel est réellement le cas, a lancé Pravind Jugnauth, «pourquoi ne publient-ils pas le projet de loi avant les élections ?»

 

A l’en croire, le pays a besoin d’un Premier ministre et d’une équipe stables qui «ont la volonté de faire le nettoyage, d’amener un gouvernement stable, de reconstruire et de mener le pays vers le progrès».