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Suicide d’une élève: la directrice du Hindu Girls’ College clame son innocence

20 septembre 2014, 15:48

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Suicide d’une élève: la directrice du Hindu Girls’ College clame son innocence
«Si je quitte le collège, cela signifiera que je suis coupable. Or, je ne le suis pas», déclare Padma Seewooraz, manager du collège Hindu Girls. Elle se dit «attristée» par le suicide de Mahima Joory, qui était en Form II. «D’ailleurs, j’ai pris du recul, je ne me rends pas à l’école tous les jours. C’est aussi pour me reposer car cet incident a été traumatisant.» Elle rejette aussi les allégations de «harcèlement» généralisé faites à son égard par des élèves et des parents.
 
Padma Seewooraz donne sa version des faits qui se sont déroulés, le mardi 9 septembre, entre 8h45 et 9 heures. Selon elle, la mère d’une élève s’est présentée au collège pour rapporter la disparition du portable de sa fille. «La mère soupçonnait Mahima. Selon les dires de sa fille, la veille, alors qu’elles étaient au gymnase pour les cours de Physical Education, Mahima s’était retrouvée seule dans les vestiaires à un moment donné. Et dans l’après-midi, la fille s’est rendu compte que son portable avait disparu», raconte Padma Seewooraz. Elle a donc convoqué les deux adolescentes dans son bureau, en présence de la section leader.
 
«On a demandé à Mahima si elle avait pris le portable de l’autre jeune fille. Elle a dit non. On lui a alors demandé d’ouvrir son sac et elle en a sorti deux téléphones. L’autre adolescente a reconnu le sien», affirme le manager. Elle aurait alors demandé à Mahima d’où venait ce portable. «Elle a dit qu’elle l’avait ramassé dans un autobus qui partait pour Allée-Brillant. L’autre fille a indiqué qu’elle voyage, elle, par un autre autobus», relate Padma Seewooraz.
 
La section leader renchérit : «On a demandé à Mahima pourquoi elle ne nous avait pas remis le portable en arrivant à l’école ce matin. Elle ne nous a pas répondu.» Quant à la mère qui était venue porter plainte, poursuit le manager du collège, «elle n’a fait que dire à Mahima de rendre le portable et l’affaire était close». Cependant, précise Padma Seewooraz, «la propriétaire du téléphone devait constater que toutes ses données avaient été effacées.»
 

«Rien ne laissait présager qu’elle allait commettre un tel acte.»

 
Ensuite, les deux jeunes filles ont regagné leur classe, dit Padma Seewooraz. Elle affirme qu’après cette confrontation, l’incident a été oublié. Par ailleurs, précise le manager, la question ne se pose même pas de savoir si elle allait insulter Mahima lors de l’assemblée car «à l’approche des examens, l’assemblée se fait sur une base hebdomadaire. Or, comme elle avait eu lieu le mardi matin, elle n’aurait pas eu lieu le lendemain».
 
Toutefois, l’administration a jugé bon de convoquer la mère de Mahima. «Elle nous a laissé savoir qu’elle allait venir le lendemain», indique Padma Seewooraz. Et en rentrant chez elle, mardi soir, Mahima a confié à sa mère que l’administration de l’école l’avait accusée de vol. « Dans le courant de la journée, j’avais reçu un appel de l’école, me demandant de me présenter à l’école à 10h15 le lendemain. On ne m’avait pas dit pourquoi. J’allais m’y rendre», affirme la mère de l’adolescente. Elle ajoute que la veille, Mahima se comportait normalement. «Rien ne laissait présager qu’elle allait commettre un tel acte.»
 
Des collégiennes affirment que Mahima aurait ramassé le téléphone portable dans un autobus, tout comme un chauffeur d’autobus qui effectue le trajet Curepipe–Allée-Brillant et qui connaissait l’adolescente. «Mardi après-midi, Mahima m’a dit qu’elle avait ramassé un téléphone portable dans un autobus. Elle essayait d’y insérer sa carte SIM pour s’en servir mais elle n’y arrivait pas.»
 

Plusieurs enquêtes ouvertes

 
Selon notre interlocuteur, l’adolescente ne savait pas à qui appartenait le téléphone portable. «C’était une enfant: elle a ramassé quelque chose et a voulu s’en servir. Si elle avait volé le portable, elle n’allait pas le montrer à qui que ce soit», estime-t-il. Sans compter, poursuit ce chauffeur d’autobus, que «son propre portable était technologiquement plus avancé que celui qu’elle m’a montré. Alors pourquoi voler un portable inférieur au sien?»
 
Plusieurs enquêtes ont été ouvertes à la suite du suicide de Mahima. L’Ombudsperson for Children a convoqué Padma Seewooraz, le 23 septembre. Les officiers de la Private Secondary School Authority (PSSA) ont, quant à eux, rencontré le manager hier. Jeudi, la PSSA a soumis un rapport d’enquête au ministère de l’Éducation. Vasant Bunwaree, insatisfait de ce rapport «incomplet», a demandé à l’instance de produire un autre rapport.
 
D’autre part, l’administration du collège a émis un communiqué dans lequel elle affirme qu’elle «partage la douleur des parents de l’enfant» et déclare regretter que «cet incident ait été source d’instabilité à l’école». Le communiqué précise également que «the Board will do everything within legal parameters to set the record right and will take whatever actions that may be advised».