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Début du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse

18 septembre 2014, 14:46

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Début du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse

Les quelque 4,3 millions d'électeurs appelés à se prononcer sur l'indépendance de l'Ecosse par référendum ont commencé à voter jeudi au terme d'une campagne très disputée qui s'est achevée sur une courte avance des partisans du "non" dans les sondages.

 

Les électeurs doivent répondre par "oui" ou "non" à la question : "L'Ecosse doit-elle être un pays indépendant ?" Un "oui" mettrait fin à 307 années d'union avec l'Angleterre.

 

Les bureaux de vote installés dans les écoles et les mairies ont ouvert leurs portes à 07h00 (06h00 GMT) et fermeront à 22h00 (21h00 GMT). Le résultat est attendu vendredi matin.

 

"C'est un jour historique pour l'Ecosse. J'ai attendu ce moment toute ma vie. Il est temps de se séparer de l'Angleterre. 'Oui' à l'indépendance", a commenté Ron, un homme d'affaires d'Edimbourg, qui a été le premier à déposer son bulletin dans l'urne au bureau de Waverley Court.

 

Au moment même où il s'exprimait, un couple de travailleurs pressé a crié par ce matin de crachin brumeux: "Votez non !".

 

Cinq sondages publiés avant le scrutin (YouGov, Panelbase, Survation, Opinium et ICM) donnent un avantage aux unionistes avec 52% d'intentions de vote pour le "non", contre 48% pour le "oui".

 

Une enquête d'opinion Ipsos Mori donne un écart plus restreint: 51% en faveur du "non" et 49% en faveur du "oui", tandis qu'un second sondage Survation, réalisé par téléphone, donne le "non" à 53% et les séparatistes à 47%.

 

Le suspense est d'autant plus grand sur l'issue de cette consultation référendaire qu'environ 600.000 électeurs affirmaient être indécis seulement quelques heures avant de se rendre dans l'isoloir.

 

"Une chance unique"

 

Partisans et adversaires de l'indépendance sont restés mobilisés jusqu'aux dernières heures de la campagne, à l'image du Premier ministre écossais Alex Salmond, champion de la cause indépendantiste, qui a appelé ses compatriotes à ne pas laisser passer "une chance unique".

 

"C'est une opportunité qui ne se présente qu'une fois dans une vie et nous devons la saisir à deux mains", a-t-il dit pendant un meeting à Perth, dans l'est de l'Ecosse, moins de douze heures avant l'ouverture des bureaux de vote.

 

"L'avenir de l'Ecosse doit être entre les mains de l'Ecosse", a insisté Alex Salmond, qui a terminé son discours en reprenant le slogan de la première campagne du président américain Barack Obama: "Yes we can".

 

Confronté à la menace interne la plus importante pour le Royaume-Uni depuis l'Indépendance de l'Irlande il y a près d'un siècle, les dirigeants politiques et économiques britanniques ont tenté jusqu'au dernier moment de convaincre les Écossais de rester au sein du Royaume-Uni.

 

Le Premier ministre David Cameron sait son poste menacé en cas de victoire du "oui".

 

Le référendum est suivi avec attention aux Etats-Unis en raison des importantes conséquences économiques qu'il pourrait avoir, a déclaré le secrétaire américain au Trésor à la veille du scrutin.

 

"Nous pensons qu'il est important d'avoir un Royaume-Uni fort parce que c'est l'un de nos partenaires les meilleurs et les plus fiables depuis très longtemps", a souligné Jack Lew.

 

Le chancelier de l'Échiquier George Osborne a annulé sa participation au G20 des ministres des Finances en Australie. Le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney sera lui aussi à Londres pour le résultat de cette consultation historique.