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Sir Bhinod Bacha rend un hommage très appuyé au «Père de la Nation»

11 septembre 2014, 14:22

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Sir Bhinod Bacha rend un hommage très appuyé au «Père de la Nation»
La liberté de parole, de pensée et d’association, l’éducation et la santé gratuites, les aides sociales, les droits humains… autant de droits fondamentaux légués par sir Seewosagur Ramgoolam (SSR) au pays, estime sir Bhinod Bacha. Ce dernier était invité à partager ses connaissances sur la vie du «Père de la Nation» à l’université de Technologie, à La-Tour-Koenig, ce jeudi 11 septembre.
 
 
Sir Bhinod Bacha, actuellement Senior Adviser au Prime Minister’s Office, a été un des plus proches collaborateurs de SSR. Mais il raconte avoir rencontré l’homme bien plus tôt, lorsqu’il était enfant. Le conseiller se souvient avoir effectué un trajet dans la voiture de SSR, en compagnie de son frère et de son père. «Déjà, j’avais ressenti sa gentillesse et son humanité», se souvient-il.
 
 
D’après sir Bhinod Bacha, «personne ne peut rendre complètement justice à cet homme. Il faudrait pas seulement un livre pour ce faire, mais de nombreux livres pour raconter sa vie fidèlement». C’est à travers quelques anecdotes croustillantes qu’il a décidé de rendre hommage à celui «sans lequel je ne serais pas où je suis aujourd’hui». 
 
 
Sir Bhinod Bacha se rappelle ainsi que SSR lui avait donné un surnom affectif trés particulier : «Bulldozer.» Il venait à l’époque d’entrer au service du PMO, après avoir débuté sa carrière à la Public Service Commission. Le conseiller se souvient également d’un événement particulier, de l’ère post-indépendance, lorsque Gaëtan Duval avait utilisé des termes pas très reluisants pour indiquer qu’il ne rejoindrait jamais SSR. «Mais il l’a fait et SSR l’a mis en charge de la promotion touristique de l’île», a rappelé sir Bhinod Bacha. 
 
 
La période précédant l’indépendance a été, relate-t-il, très difficile. «44 % de la population ne voulait pas de l’indépendance, le pays était très divisé. Il y avait même des affiches collées un peu partout sur lesquelles était dessiné un squelette, et qui disait qu’il y aurait une famine si nous accédions à l’Indépendance», se souvient le conseiller du PM. Mais, grâce à ses qualités de «visionnaire» et de «rassembleur», le «Père de la Nation» a su redresser la situation et assurer un avenir «prospère» au pays.
 
 
Sir Bhinod Bacha a également évoqué les problèmes de «racisme» qu’a connus Maurice à l’époque «et qui sont toujours là aujourd’hui». Il parlait du «monopole économique» d’une «certaine classe de la population», les «colons»,  qui fricotait avec «les Anglais au château du Réduit». Il s’en est aussi pris à l’oligarchie sucrière, expliquant que SSR avait décidé à l’époque de racheter la sucrerie de Rose-Belle parce qu’il «voulait savoir comment les magnats du sucre trichaient dans leurs comptes».  
 
 
Pour étayer ses dires, le conseiller a cité Malcolm de Chazal qui disait que «Maurice cultive la canne à sucre et les préjugés». «Ce n’est pas moi qui le dis, c’est lui !» s’est-il ensuite exclamé. Malgré ces difficultés, et grâce à sa «grande mansuétude» et son «humanité», le «Père de la Nation» est parvenu à «construire des ponts» entre les secteurs privés et publics. Il s’est pour cela entouré de collaborateurs comme Maurice Paturau ou Amédée Maingard, raconte Bhinod Bacha. 
 
 
Ce dernier a également profité de l’occasion pour rendre hommage à d’autres grands hommes qui ont gravité dans l’entourage de SSR, tels que sir Satcam Boolell, sir Abdool Razack Mohamed, Harold Walter, Régis Chaperon, Guy Forget, Michael Leal… C’était un «rassembleur par excellence», et un «charmeur» qui «parvenait toujours à obtenir ce qu’il voulait», affirme Bhinod Bacha. 
 
 
Cet hommage ne s’est toutefois pas déroulé sans incident. En plein milieu de son discours, le conseiller a en effet trébuché et manqué de tomber lourdement de l’estrade. Le public a retenu son souffle pendant une seconde tandis que sir Bhinod Bacha titubait dans le vide. Heureusement, il y eu plus de peur que de mal. 
 
 
Un accident que le conseiller a attribué à l’ire de SSR, qui n’aurait pas supporté qu’il soit «aussi bref». Le discours a duré environ une heure…