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Affairisme d’Etat: qui finance réellement Nandanee Soornack?

8 septembre 2014, 00:39

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Affairisme d’Etat: qui finance réellement Nandanee Soornack?

C’est la question qui tue. Comment Nandanee Soornack s’est-elle transformée en une multimillionnaire en même pas six ans ? L’ancienne vendeuse qui arrondissait ses fins de mois en revendant des choux-fleurs à Carreau Laliane est désormais associée à Airway Coffee,  la société qui a obtenu, en janvier 2010, le monopole du service traiteur à la nouvelle aérogare de Plaisance.

 

Bien que divorcée du receveur Sanjive Oogarah le 4 juin 2008, Nandanee Soornack a réussi l’exploit de s’offrir une maison, un an plus tard, à Réunion, Vacoas, à Rs 5,5 millions. Ladite maison est actuellement occupée par ses parents et elle s’est aussi portée acquéreur, avec son fils Akshawv Aditish Oogarah, d’une superbe propriété dans les beaux quartiers de Floréal.

 

S’étalant sur 1 arpent et 9 perches, ce domaine lui a été revendu pour Rs 30,2 millions par la famille Maingard de la Ville- Es-Offrans en février 2011. Ce qui prouve que Nandanee Soornack, 45 ans, a vraiment le flair pour les bonnes affaires, la toise dans cette région étant estimée à pas moins de Rs 25 000.

 

L’agent spécial du Parti travailliste (PTr) serait aussi propriétaire d’un appartement de standing à l’immeuble Diplomat Gardens du groupe British American Investment (BAI), à la rue La Hausse de La Louvière, dans la même localité. Un appartement où elle a pris ses quartiers peu de temps après son divorce. Avec autant d’argent investi dans des biens personnels, c’est finalement grâce à deux prêts totalisant Rs 135 millions que la femme

d’affaires fait tourner Airway Coffee. Bien que la sociétéait été fondée par RakeshGooljaury, 41 ans, et son épouse Anistabye Natacha Ruggoo, 34 ans, c’est désormais elle et son fils qui en sontles actionnaires majoritaires.

 

Alors que Nandanee Soornack était en pleine tourmente suivant l’incident au collège Dr Maurice Curé, le couple Gooljaury a contracté un prêt de Rs 45 millions auprès de Bank One pour Airway Coffee en janvier 2013. Anistabye Natacha Ruggoo s’étant désistée comme directrice au profit de Nandanee Soornack, celle-ci et Rakesh Gooljaury se sont vu offrir un second prêt de Rs 90 millions auprès de la State Bank of Mauritius quatre mois plus tard.

 

Airway Coffee a donc été mise en orbite par Rakesh Gooljaury, jusqu’à ce qu’il se fasse éjecter comme actionnaire paritaire avec Nandanee Soornack. Des questions demeurent toujours sur le contrat que cette société a obtenu d’Airports of Mauritius (AML) : surtout sur la condition imposant cinq ans d’expérience.

 

Rakesh Gooljaury a expliqué à AML qu’il était en partenariat avec le restaurant indien Salaam Bombay. Une lettre d’attestation qu’il avait soumise à la société gérant l’aéroport de Plaisance a été avalisée, entre autres, par deux hauts cadres connus pour leur proximité avec Navin Ramgoolam. Ils lui doivent d’ailleurs leurs nominations.

 

Dans les faits, Rakesh Gooljaury n’a jamais été partenaire de Salaam Bombay. C’est lui qui occupait l’emplacement quand celui-ci servait de magasin de vêtements. Le restaurant a été lancé par la mère de son ami et avocat Siddhartha Hawoldar et il a été «d’une grande aide» dans leur projet. L’homme d’affaires s’est, par la suite, concentré dans son secteur de prédilection, le textile.

 

Quand AML a lancé son appel d’offres pour la gestion des restaurants à l’aéroport, Rakesh Gooljaury a donc fait valoir un titre officieux de «consultant» auprès de Salaam Bombay pour décrocher la timbale. Pour que son offre passe comme une lettre à la poste, vu qu’AML réclamait un traiteur ayant une expérience avec une clientèle cosmopolite, la petite pizzeria et la gargote chinoise se trouvant dans la cour du restaurant de Moka ont obtenu leur reconnaissance.

 

À ce jour, même s’il semble qu’Airway Coffee a eu recours à des subterfuges pour décrocher le contrat, aucun de ses compétiteurs ne veut venir de l’avant pour contester l’exercice conduit le 25 décembre 2009. «Outre les menaces d’un groupe socioculturel, on ne veut pas être accusé de tout et de n’importe quoi par AML. Des fois, il faut se dire qu’on est impuissant devant certaines choses»,confie un ancien cadred’une société ayant participé à l’appeld’offres d’AML.

 

Ironie de l’histoire, Salaam Bombay a été repris par Jim Parmessur, l’ancien directeur général de Tropical Times, la société présentée comme proche du clan Jugnauth, dont le contrat de restauration à l’aéroport a été «retiré» à cause de sa qualité de service…