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L’Escale Créole, Rte Bois Chéri, à Moka

31 août 2014, 09:43

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L’Escale Créole, Rte Bois Chéri, à Moka
HEURE : Nous débarquons à une heure de l’après-midi et presque toutes les tables sont occupées par des touristes qui ne semblent pas trop vouloir partir. On saura bientôt pourquoi. L’Escale Créole est en fait un arrêt recherché par les tour-opérateurs qui souhaitent offrir à leurs clients de l’authentique  cuisine créole.
 
AMBIANCE : C’est une véritable table d’hôte. Pas de celles qui ne savent pas trop ce que c’est et qui finissent avec le label certes, mais une carte de menu longue comme la main, sans aucune âme, ni authenticité. Nous sommes donc ici chez une famille ! Marie Christine et sa mère, Ma Jo, vous accueillent avec la chaleur d’une famille qui sait ce que c’est et qui la vit au quotidien. Elles ne vous servent donc pas mais vous  bichonnent. Leur énergie et leur gentillesse sont débordantes, contagieuses,  affectueuses…. Vous êtes dans un cocon et c’est douillet au point ou l’on ne veut pas trop en sortir…
 
SERVICE : Efficace et agréable à la fois. Et comme il n’y a pas de carte, il n’y a presque pas d’attente ! Ça mijote dans les casseroles depuis tôt et il suffit de transposer les portions appropriées dans des casseroles en céramique (pour conserver la chaleur, sans doute) qui sont alors promptement livrées sur votre table. Pour ceux que cela intéresse, on peut donc se resservir… comme à la maison ! C’est aussi soigné que chez soi, d’ailleurs : les nappes, les couverts, les assiettes sont, selon l’expression consacrée… nickel. Ça a dû passer à l’inspection générale !
 
REPAS : Vous êtes accueillis avec un verre de sirop d’ananas fait avec… la pelure. Désaltérant. Ce qui n’a d’ailleurs pas manqué de me rappeler le cidre d’ananas de mon enfance, bouteilles explosées et lézards saouls compris ! Des gatos bringelles aussi mignons que délicieux vous mettent en appétit aux côtés de grams et d’autres amuse-gueules locaux, servis dans des katoras. Puis vient le plat de «résistance». Je suppose que ce terme prévient que ce plat vous permettra de «résister» jusqu’au prochain repas. En tout cas, nous, nous n’y avons pas… résisté ! En fait, nous avons sombré. De plaisir. Devant une rougaille de saucisses de porc «juste comme il faut» agrémentée de lentilles noires, de fricassées de giraumon et de chouchou et de divers condiments sous forme d’achards, de chatini de bringelle et du piment (délicieux !). Il y avait aussi du curry de poulet aux crevettes et il était succulent. La carangaille de chou et de poisson salé était, par contraste, un peu décevante, peut-être parce que ce mot est    indissociablement lié, pour moi, à la viande de tortue qu’on cuisait apparemment, à la grande époque (forbans compris), dans la carapace de tortue elle-même, posée sur des braises à long souffle… La troisième et dernière option était du vindaye et on s’en est privé. Créant du coup un prétexte pour retourner mais c’était, en fait, surtout une tentative désespérée pour ne pas passer pour des goinfres parfaits ! Le dessert, constitué de gâteau
coco, de tarte à la banane et de compote de papaye, entre le pouce et l’index, va parfaitement bien avec la petite rasade de rhum «arrangé». Je crois même que la dose ne vous vaudra pas de faire rougir l’alcoomètre de la police, mais il vous faudra vérifier indépendamment…ou, mieux encore, ne pas conduire.
 
VALUE FOR MONEY : Rs 550 par personne, ce n’est vraiment pas cher, tant vous êtes enveloppés par les senteurs, les saveurs et l’accueil, mais le Mauricien moyen trouvera cela peut-être cher pour ce qu’il peut cataloguer, sommairement, comme «manze la case» ? Ce n’est pas notre cas, mais ce restaurant est sans doute destiné plus aux connaisseurs, aux nostalgiques et aux touristes qui peuvent voir au-delà d’un «buffet» ravageur pour les yeux, mais tellement étrangers à nos délices «pays».
 
PROCHAINE VISITE : Très bientôt. Accompagné de ceux que j’aime.
 
NOTE :8/10