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Animaux domestiques: hausse des cas de maltraitance de singes

28 août 2014, 21:25

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Animaux domestiques: hausse des cas de maltraitance de singes
«Ena touris inn aret vini akoz sa. Zot pa kapav gete. Ena plore…» Ce qui afflige autant les touristes, selon les exposants au Bazar de Grand-Baie? Un singe dans une petite cage, sans eau ni nourriture, abandonné à son sort par son propriétaire...
 
L’Animal Welfare Unit, placée sous l’égide du ministère de l’Agro-industrie, a été avertie du cas, il y a une semaine. Du côté de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW), on indique avoir reçu une dizaine de plaintes concernant la maltraitance de singes domestiques depuis le début de l’année. Un chiffre en hausse, précise-t-on.
 
L’express s’est rendu sur  place, à Grand-Baie. Vers le fond du complexe, quelques cages sont alignées. Deux d’entre elles contiennent des lapins et des canards. Dans la dernière, un singe, seul.
 
La cage étant relativement petite, il n’y a que peu d’espace pour se déplacer. Sans compter que la cage est sale. Aucun bol d’eau ni de nourriture n'est visible. Le singe est assis sur un rocher, une bouteille de boisson gazeuse vide à proximité. Seule une petite partie de la cage est couverte, ce qui laisse penser que l’animal est peu protégé de la pluie et du vent.
 

«Ena inn deza tom san konesans»

 
Interrogés, divers exposants  bazar sont unanimes à décrier cette situation. «Ayo, nou gayn boukou repros ar touris. Ena inn deza tom san konesans kan zot inn trouv zako la», avance un commerçant.
 
Nous avons tenté de rencontrer le propriétaire du singe, mais il n’était pas sur place. Contactée, une source au sein du ministère de l’Agro-industrie indique que des officiers de l’Animal Welfare Unit se sont déjà rendus sur le lieu et ont demandé au propriétaire d'installer une plus grande cage, répondant aux normes. Ils devaient cependant constater que rien n’a été fait jusqu'ici.
 
«Des officiers et un vétérinaire iront à nouveau sur place au début de la semaine prochaine. Une Compliance Notice sera servie au propriétaire et le singe sera confisqué s’il le faut», fait-on comprendre au ministère, où on ajoute que c’est un cas flagrant de maltraitance d’animaux.
 

Amende de Rs 15 000

 
Pour Moira Van Der Westhuizen, la présidente de l’ONG PAWS, le cas du singe de Grand-Baie n’est pas isolé. Elle nous parle d’un autre cas dont elle a été informée cette année. «Un habitant de Pointe-aux-Piments enfermait des singes dans des cages minuscules dans sa demeure. Il les faisait se reproduire et les bébés étaient par la suite vendus», avance-t-elle. Une plainte avait été déposée à la MSAW et des officiers se sont rendus sur place.
 
«La maltraitance, c’est ne donner ni nourriture, ni eau, ni abri convenable à son animal. Mais aussi, le garder dans une cage trop petite ou l’attacher à une chaîne trop courte. C’est de la cruauté», insiste-t-elle. La présidente de PAWS ajoute que les autorités ne savent trop comment réagir par rapport aux singes maltraités. «Je ne pense pas qu’elles aient les infrastructures nécessaires pour garder les singes qu’ils confisquent», laisse-t-elle entendre.
 
Selon la loi mauricienne, avoir un singe pour animal domestique est tout à fait légal. «Une personne ne peut garder toutefois qu’un singe», souligne-t-on du côté du ministère. Cependant, il doit être gardé dans de bonnes conditions sinon le propriétaire est passible de poursuites. Il risque une amende ne dépassant pas Rs 15 000 et une peine d’emprisonnement maximale de six mois.