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Guffran Rostom: boursier Fulbright

10 août 2014, 20:27

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Guffran Rostom: boursier Fulbright

«Un de mes life-goals était de recevoir une éducation de qualité et j’ai toujours gardé en tête les États-Unis, le pays qui est considéré comme le plus avancé dans ce domaine au niveau mondial», déclarait Guffran Rostom, juste avant son départ de Maurice.

 

Déjà après son Higher School Certificate, le jeune homme avait tenté sa chance auprès de l’ambassade américaine : «À l’époque, comme je n’avais obtenu qu’une bourse partielle, j’ai donc dû rester à Maurice faute de moyens financiers». Aujourd’hui, cet épisode malheureux n’est plus qu’un lointain souvenir.

 

Et la bourse Fulbright vient couronner sept années d’engagement dans le milieu social. «Après m’être consacré à PILS et à la réponse nationale au VIH, il est maintenant temps que je sorte de ma zone de confort pour entreprendre la suite de mes études aux États-Unis», s’enthousiasmait Guffran Rostom.

 

RÉDUCTION DES RISQUES

 

Lors de ses études (en BSc de sociologie) à l’université de Maurice, Guffran Rostom s’était déjà distingué en participant à la création de KISS (Keep It Safe Society) en 2007. Une association engagée déjà dans la prévention du VIH.

 

En 2009, Guffran Rostom décroche son premier emploi, en tant que coordinateur de la première conférence sur les opiacés et la réduction des risques, organisée par l’ONG CUT (Collectif Urgence Toxida). Maurice accueille alors des médecins, des travailleurs sociaux, des fonctionnaires venus de différents horizons : États-Unis, Australie, Suisse, Kenya, Tanzanie… Suite à cette expérience professionnelle ardue mais passionnante, Guffran Rostom sera appelé à travailler comme consultant pour l’Observatoire des Droits des Enfants de l’océan Indien, sous l’égide de la Commission de l’océan Indien. Cette collaboration avec Mariam Gopaul, en charge du projet, aboutira à une étude sur la communication entre parents et enfants sur la sexualité à Maurice et à Rodrigues et à l’édition d’une brochure d’information.

 

Dans la même lignée, Guffran Rostom travaillera à partir de 2010 pour l’association PILS sur un programme d’éducation sexuelle pour les élèves des centres ANFEN (Adolescent Non Formal Education Network). « J’ai également eu l’opportunité d’être nommé par le National AIDS Secretariat, sous la direction du Dr Amita Pathack, comme représentant des jeunes Mauriciens engagés dans la lutte contre le VIH. Cela m’a permis de participer à des rencontres au Mali, au Botswana, au Kenya et en Afrique du Sud. J’ai alors eu l’occasion de rencontrer Desmond Tutu (militant sud-africain de la lutte antiapartheid, Prix Nobel de la paix) et Michel Sidibé (directeur de l’ONU-SIDA) ».

 

La même année, en tant que seul représentant de la société civile mauricienne, il participera au 3eSommet des Nations unies sur le VIH-sida, à New- York, avec la vice-présidente Monique Ohsan Bellepeau et des émissaires de 192 États. «Je dois remercier Audrey d’Hotman de Villiers, ancienne directrice de PILS, aujourd’hui CSR Manager de Rogers Foundation, qui m’a apporté beaucoup de conseils ces dernières années et d’encouragement dans ma carrière», tient à souligner Guffran Rostom.

 

En tant que chef du département Prévention et Formation, son dernier poste, Guffran Rostom a eu à coeur de mettre en place une unité dédiée au plaidoyer au sein de PILS. Une unité, appuyée par Nudhar Bundhoo, qui partage son savoir-faire en formant les membres d’autres associations engagées dans la lutte contre le VIH-sida.

 

C’est avec ce solide bagage que Guffran Rostom est parvenu à convaincre le jury de la bourse Fulbright. «Aujourd’hui, si je vise la Maîtrise en santé publique, c’est notamment pour mieux comprendre les maladies autres que le VIH, y compris celles qui n’ont pas encore touché Maurice. Par exemple, l’Ebola qui tue actuellement en Afrique de l’Ouest. Ce sera intéressant d’étudier également les virus mutants, comme la grippe aviaire H1N1 devenue H5N1 et les effets de la pollution sur les maladies», précise Guffran Rostom.

 

Soucieux de contribuer aux politiques de santé nationales, Guffran Rostom envisage de revenir s’établir à Maurice. Mais pas tout de suite après ses études aux États-Unis. « J’aimerais entreprendre des travaux de recherches en Amérique Latine, puis travailler dans un pays en voie de développement sur le continent africain. Je pourrai ensuite retourner à Maurice avec plus de maturité, fort de ces perspectives complètement différentes en tête», envisage Guffran Rostom.

 

Le jeune homme âgé aujourd’hui de 27 ans compte ensuite travailler «pour le changement et pour l’amélioration de la prise en charge médicale des Mauriciens, là où les opportunités se présenteront». Intéressé particulièrement par les systèmes de management des désastres (naturels et industriels) et des pics d’épidémie, Guffran Rostom étudiera de près les protocoles mis en place aux États-Unis et à travers le monde.