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Messe de la Saint-Louis: l’utilisation politique des religions dénoncée

25 août 2014, 15:51

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Messe de la Saint-Louis: l’utilisation politique des religions dénoncée
«Il y a une instrumentalisation mutuelle de la politique et de la religion: l’une se servant de l’autre à des fins électoralistes pour les uns et ‘roderboutistes’ pour les autres.» C’est ce qu’a soutenu Jean-Maurice Labour, vicaire général du diocèse de Port-Louis, lors de son homélie à l’occasion de la fête de la Saint-Louis à la cathédrale du même nom, ce lundi 25 août.
 
«Les conflits interreligieux les plus médiatiques et sanglants n’ont pas pour origine des divergences théologiques entre religions, mais sont le résultat de l’utilisation politique des religions, souvent avec la complicité des religieux eux-mêmes.» Le vicaire général devait ajouter que si l’on dénonce «avec raison» l’ingérence des religieux dans la politique de parti, il faudrait en faire de même quand des politiques s’ingèrent dans la religion.
 
Toutefois, précise Jean-Maurice Labour, il ne s’agit pas là de donner des leçons aux politiciens, mais de démontrer la «capacité des religieux à mettre leurs ressources spirituelles, théologiques et d’engagement social au service de la construction de la paix et de la cohésion sociale». Il soutient que la diversité culturelle et religieuse est loin d’être une menace pour la construction du mauricianisme, qu’il définit comme un «vivre ensemble interreligieux et interculturel». Au contraire, dit-il, cette diversité peut être une source d’enrichissement.
 
«Le défi majeur auquel le monde a à faire face c’est de vivre ensemble harmonieusement, dans la diversité des religions et des cultures», explique Jean-Maurice Labour. «Il est important de démontrer que la religion est importante pour la construction de la paix et de la cohésion sociale à Maurice», martèle-t-il. Or, dit-il, l’Etat séculier voudrait éliminer les religieux de la sphère publique en les renvoyant à leurs sacristies, mosquées et temples…
 
Le vicaire général devait toutefois se demander si les religions ont les ressources spirituelles et théologiques pour apporter leur contribution dans les défis majeurs du monde d’aujourd’hui.