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Musée de la photographie: aux origines de la photo pour tous

25 août 2014, 14:25

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Musée de la photographie: aux origines de la photo pour tous
Avec une photo, on peut se faire tout un film. Sympathiser avec une galerie de portraits rendue émouvante par le temps qui passe. Admirer des nouveaux mariés un peu gauches, des bébés joufflus, des jeunes filles immortalisées posant de trois quarts. Des familles entières dont on n’a pas retenu le nom, mais dont le regard nous interpelle.
 
Tout un programme que proposent Tristan et Marie Julie Bréville, à l’occasion de la fête de la photo. Elle s’ouvre aujourd’hui, lundi 25 août, au Musée de la photographie, coïncidant avec les 175 ans du daguerréotype et du ferrotype (1839- 2014).
 
Si le daguerréotype sonne plus familier, qu’est-ce qu’un ferrotype?  C’est un peu la démocratisation de la photo, explique Tristan Bréville. Le daguerréotype se fait sur des plaques de cuivre alors que le ferrotype, c’est le même procédé mais sur des plaques de fer-blanc. «Au XIXe siècle, l’engouement était grand pour la photo.» Avec le ferrotype, «c’est meilleur marché et la classe moyenne peut se payer un portrait». Un luxe jusque-là réservé – avant l’invention de la photo – aux nantis, qui prenaient la pose devant des peintres. Le daguerréotype apparaît en 1839 alors que le ferrotype est en usage à partir de 1853.
 
«Dès que les premiers appareils photo sont vendus à Paris, un Mauricien en achète un», raconte Tristan Bréville. Il s’agit de Ferdinand Worhnitz, «un policier qui était probablement en vacances à Paris». Son geste est d’ailleurs consigné dans Le Cernéen du 27 février 1840. Un extrait d’un article de presse est d’ailleurs reproduit au musée de la rue du Vieux-Conseil.
 

Huit secondes d’exposition

 
«Le paradoxe, c’est que la police interdisait alors de faire des photos.» Un septième art qui, à sa naissance inspire les pires craintes, rappelle le fondateur du musée de la photographie. Citant notamment Honoré de Balzac qui craint que ses traits ne soient déformés.
 
Par delà le temps, le cuivre et le fer-blanc ont surtout préservé une impressionnante quantité de visages d’anonymes. «La dernière acquisition du musée, c’est une collection de 700 ferrotypes que nous avons fait venir de Washington», explique Marie Julie Bréville. Ajoutés aux 300 ferrotypes faisant partie des fonds du musée, ce sont un millier de pièces qui seront exposées durant toute la semaine. «On voit dessus que les gens ne souriaient jamais. Ils avaient encore peur de cet appareil inconnu.» Des dames coiffées et habillées façon XIXe siècle, des bébés, «qui devaient être attachés à la chaise. On ne le voit pas mais il fallait huit secondes d’exposition pour faire la photo». Parmi les perles exposées, des portraits de Noirs habillés à l’européenne et même un chien, que l’on suppose très aimé de son maître.
 
*Exposition du 25 au 31 août. Entrée à Rs 100 au lieu de Rs 300. Ouverture exceptionnelle le samedi et le dimanche de 10 à 15 heures.