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Robert Kaplan: «Les résultats financiers pas les seuls moyens de mesurer la performance»

7 août 2014, 19:47

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Robert Kaplan: «Les résultats financiers pas les seuls moyens de mesurer la performance»
Comment lier la stratégie actuelle d’une compagnie à ses buts sur le long terme ? C’est la principale question à laquelle est appelée à répondre le Balanced Scorecard, un système d’évaluation de performance et de mise en œuvre stratégique développé par David P. Norton et le professeur Robert S. Kaplan au début des années 90.
 
Ce dernier est actuellement à Maurice à l’invitation du National Productivity and Competitiveness Council (NPCC), dans le but de présenter ce système aux acteurs économiques mauriciens, mais aussi au secteur public et aux organisations non gouvernementales. Hier, mercredi 6 août, le professeur, qui exerce à la Harvard Business School, a animé une conférence réunissant ces différents acteurs. 
 
«Le Balanced Scorecard est un moyen d’évaluer la performance actuelle d’une entreprise dans sa globalité. Les résultats financiers, qui sont en général les seuls à être pris en compte, ne sont pas les seuls moyens d’évaluer la performance», a-t-il expliqué aujourd’hui lors d’une conférence de presse dans les locaux du NPCC, à Ebène. Le professeur Kaplan a confié qu’en créant ce système, David P. Norton et lui-même se sont inspirés des scorecards utilisés dans les sports américains comme le baseball.
 
«Tout ce qui se passe dans le jeu est pris en compte, comme la performance des joueurs, combien de fois ils ont touché la balle, le nombre de home-runs qu’ils ont réalisés, combien de kilomètres ils ont parcourus, etc.», a précisé le professeur Kaplan. De la même manière, le Balanced Scorecard appliqué aux compagnies permet de quantifier et d’évaluer la performance de chaque employé, de chaque produit et de chaque service proposé en termes, par exemple, de productivité, de qualité de service, de performance.
 
Chaque élément est alors analysé, et des solutions sont proposées pour améliorer les secteurs les moins performants. Des buts précis doivent ensuite être atteints dans chaque secteur pour que la société réalise ses ambitions à long terme. 
 
Le succès de ce système, qui peut librement être utilisé par toute organisation ou entreprise, a été fulgurant de par le monde. Le professeur Kaplan soutient que «virtuellement, dans n’importe quel pays où je me rends pour la première fois, il y a des compagnies qui l’utilisent». 
 
Le plus intéressant est que le Balanced Scorecard n’est pas uniquement applicable aux entreprises, mais aussi aux organisations ou aux corps gouvernementaux. Ici, la performance financière n’est pas du tout prise en compte : l’unique moyen de mesure de performance réside dans la réussite de l’organisme à atteindre ses objectifs premiers. «Il peut s’agir de créer de l’emploi ou de réduire le taux de pollution, par exemple», souligne le professeur. 
 
Kevin Chuttur, Chairman du NPCC, s’est dit ravi de la visite de cet éminent personnage à Maurice. «Ce système est tout à fait en ligne avec la vision du NPCC. L’objectif est d’améliorer la performance de tous les stakeholders : compagnies privées, corps paraétatiques ou ONG. Suite à la journée d’hier, certains participants m’ont même confié vouloir mettre en œuvre ce système dès aujourd’hui», s’est-il exclamé.
 
Le président du conseil a également confié que le gouvernement a entamé des négociations avec le Palladium Group, une firme de consultants spécialisée dans le Balanced Scorecard, afin de l’aider à mettre en œuvre ce système dans tous les corps gouvernementaux.
 
 

> Kevin Chuttur, Chairman du NPCC, s’exprimant sur le Balanced Scorecard.