Le Meritt Holdings Ltd, passé sous l’administrationde BDO le 25 juillet,pourrait trouver un repreneur.C’est l’option que lesdeux administrateurs, YacoobRamtoolah et GeorgesChung, privilégient actuellement.Du coup, des sociétéstant locales qu’étrangèresmanifestent actuellementde l’intérêt pour sa reprise.

C’est le cas d’une société de construction basée à Londres ayant des actionnaires mauriciens, qui négocie directement avec les directeurs de< Le Meritt Holdings>. Anglo-Mauritius Ltd, une filiale du groupe Swan, serait aussi de la partie.

Le Meritt Elipsis, ambitieux projet de 250 appartements, répartis à terme sur cinq tours résidentielles à Trianon, aura crashé plus tôt que prévu. Aujourd’hui, le sort des trois tours résidentielles, dont les travaux de construction ont été interrompus, est entre les mains des administrateurs.

Ces derniers comptent tenir une réunion samedi prochain avec les futurs occupants pour leur donner plus d’informations sur leur rôle en tant qu’administrateurs du projet mais aussi sur l’avenir de leurs investissements. «On comprend que les futurs propriétaires de< Le Meritt Elipsis> ont déjà fait des dépôts. Ils seront appelés à contribuer la différence pour achever les travaux peu importe le repreneur qui aura été choisi», laisse-t-on entendre dans l’entourage des administrateurs.

Le Meritt Holdings Ltd a aujourd’hui des passifs de moins de Rs 300 millions. Ainsi, pour poursuivre et achever les travaux, il faudra mettre sur la table plus de Rs 1 milliard, estiment les spécialistes du secteur.

En avril, Beijing  Construction Engineering Group Co Ltd, l’entrepreneur de Le Meritt Elipsis, avait proposé de faire unpartenariat avec le promoteurmauricien pourpoursuivre les travaux en proposant d’y injecterRs 900 millions. Toutefois,cette opération, qui auraitdû se faire à travers China  Export and Credit Insurance Corporation, n’a jamais puse concrétiser.

Entre-temps, le chantier est resté immobilisé pendant de longues semaines alors même que la Stock Exchange of Mauritius (SEM) s’est inquiétée de l’absence de réactions de la part de la direction quant aux interrogations sur l’avenir de ce méga projet. Et de son souci de protéger les intérêts des petits actionnaires.

Signe de maturité

En fait, le listing de <Le Meritt Holdings>, le 24 janvier2013, était vu commeun signe de maturité pour lesecteur immobilier local. Plusprécisément par Henri Loo,son cofondateur, et son partenairesingapourien KennYeo. Par la suite, la sociétéa été suspendue du marchéofficiel suivant l’incapacitéde la société à respecter lesexigences boursières.

Toujours est-il que certains agents de change n’arrivent pas à comprendre pourquoi les autorités boursières ont été tellement indulgentes vis-à-vis de< Le Meritt Holdings> durant cette période vu que la société immobilière accumulait des pertes et établissait des résultats financiers qui étaient loin des prévisions financières figurant dans ses Listing Particulars. À titre d’exemple, alors qu’il avait prévu un chiffre d’affaires de Rs 807 millions pour le premier semestre en 2013, il avait engrangé des revenus de seulement Rs 348 millions. Idem pour les six mois allant de juillet à décembre 2013 quand le chiffre d’affaires était de Rs 70 millions contre des estimations de Rs 1,2 milliard.

Mais il n’y a pas que la SEM qui suscite des critiques. Certains agents de change en prennent pour leur grade, notamment ceux qui ont encouragé leurs clients à investir dans cette valeur vu que ses fondamentaux financiers étaient déjà fragiles.

Véritable «eye-sore» dans cette région chic qu’est Trianon, Le Meritt Elipsis connaîtra-t-il un dénouement heureux à la satisfaction de toutes les parties concernées ? C’est tout le défi qui incombe aux administrateurs de BDO.