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Madagascar : Clash imminent entre Magro et le HVM

4 août 2014, 15:15

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Madagascar : Clash imminent entre Magro et le HVM

L’ancien Président Marc Ravalomanana perd patience et l’a fait savoir publiquement. Il se sent trahi par le président Rajaonarimampianina. La corde est très tendue entre les deux hommes.

 

Suite logique. L’ancien président Marc Rava­lomanana monte de plus en plus le ton contre le régime en place. Lors d’une intervention téléphonique sur la place du Magro de Beho­ririka, il semblait avoir lancé un ultimatum à l’endroit des autorités. « Notre patience a une limite. Ne nous poussez pas à faire ce que nous n’avons pas envie de faire car ça pourrait vous coûter cher », a-t-il déclaré samedi devant ses partisans.

 

L’ancien locataire d’Iavo­loha a justifié ses propos par le fait que le Président Hery Rajaonarimampianina n’a pas respecté son engagement envers lui. « Vous devrez réaliser ce que l’on a convenu », a-t-il poursuivi. Ravalomanana parle des coulisses de l’entretien au mois de mai qu’il a eu avec Rajaonarimam­pianina en Afrique du sud. Selon les explications antérieures de l’ancien Chef d’État, Rajaona­rimampianina lui aurait promis de lui rendre son passeport. Ce qui n’est pas encore fait. Loin de l’être.

 

Arisoa Razafitrimo, ministre des Affaires étrangères avait déjà annoncé que les conditions pour le retour de Ravalomananana dans la Grande Île ne sont pas encore réunies. Une éventuelle rupture de l’alliance entre le régime Rajaonari­mampianina et la mouvance Ravalomanana s’annonce donc de plus en plus imminente. Serge Zafimahova, analyste politique, estime que cette disjonction pourrait fragiliser le pouvoir en place, du moins au niveau de l’Assemblée nationale. Le groupement politique de la mouvance Ravalomanana dispose de vingt-et-un députés.

 

Il y a quelques jours, Guy Rivo Randrianarisoa, porte- parole de la mouvance Ravalomanana avait déjà confié que cette dernière fixe la date du 20 août comme deadline.

 

Manœuvres

 

Cette date passée, si le passeport de Ravalo­manana ne lui sera toujours pas remis, son camp rompra son alliance avec le régime en place.

 

Vu l’évolution de la position d’Ambohitsorohitra par rapport au cas de Ravalo­manana, ce dernier ne devrait pas voir son passeport lui être remis avant le 20 août, à moins d’un improbable bouleversement de la situation. Une source très haut placée au sein du régime Rajaonarimampianina a confié que les proches du Chef de l’État désavoueraient l’attitude de Ravalomanana par rapport à son retour à Madagascar.

 

« Il n’est plus en position de force. Il devrait s’en rendre compte. La manière dont lui et son avocat (Brian Currin) procèdent aux démarches à suivre commencent réellement à agacer certains dirigeants », a souligné la même source. Il reste à attendre si les autorités vont officiellement se positionner par rapport à cette crise entre les deux camps. De son côté, Marc Ravalo­manana commence déjà à manœuvrer pour se faire entendre.

 

« Ne vous inquiétez pas. J’ai déjà adressé une lettre aux autorités américaines concernant la réalité politique à Madagascar », a indiqué samedi Ravalomanana à ses partisans du Magro. L’envoi de cette lettre a coïncidé avec la tenue du sommet Etats-Unis-Afrique à Washington où Rajaonarimampianina s’est rendu avec une délégation malgache.

 

Sans s’en rendre compte, par cette lettre, Ravalomanana sonde involontairement la tendance américaine par rapport à cette crise entre son camp et celui de Rajaona­rimampianina. Les Etats-Unis, par leur nouvelle politique africaine, veulent retrouver sa place à Mada­gascar après cinq années de crise diplomatique avec le régime transitoire. Les discours de satisfaction à l’endroit du président Rajaona­rimampianina se sont multipliés dernièrement. Force est de reconnaître que les Américains étaient également un allié indéfectible de Ravalomanana quand il était encore au pouvoir (2002-2009). Actuellement, le pays de l’oncle Sam fait partie des rares pays qui défendent directement le retour à Madagascar de Marc Ravalo­manana en application de l’article 20 de la feuille de route. Une éventuelle perte du soutien américain sera catastrophique pour le clan Ravalomanana.