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Madagascar : Bois de rose -Vente aux enchères prévue en février 2015

25 juillet 2014, 10:45

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Madagascar : Bois de rose -Vente aux enchères prévue en février 2015

Le gouvernement prévoit de lancer la vente aux enchères des stocks de bois de rose en février 2015. Mais la levée de l’embargo de la Cites devra être acquise avant cette date.

 

Anthèlme Ramanana Ramparany, ministre de l’Écolo­gie, de l’Environnement et des Forêts, dévoile son intention. Invité dans l’émission « Salangalanga » sur la chaîne de télévision RTA hier soir, il a annoncé que l’objectif de son département est de lancer l’appel d’offres relatif à la vente aux enchères des stocks de bois de rose saisis, en février 2015. Mais auparavant, il devra encore lever l’embargo imposé par la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), qui interdit la commercialisation du bois de rose. C’est l’objectif des négociations entamées par Madagascar lors de la réunion de la Cites à Genève il y a deux semaines, et où le plan d’action pour la gestion des stocks de bois de rose a été présenté.


« Le gouvernement malgache a été félicité pour son engagement à éradiquer le trafic de bois précieux, et nous avons reçu le soutien des pays comme les États-unis. La Cites a demandé à ce que ce plan soit complété concernant,  notamment, l’audit et l’inventaire des stocks et de l’utilisation de l’argent de cette vente aux enchères », a déclaré le ministre, répondant aux questions du journaliste Lova Rabary.


Les négociations avec la Cites devront ainsi se poursuivre. Selon le ministre, la délégation malgache  a exceptionnellement obtenu à ce que la suite des discussions et des échanges de documents se fasse par voie postale. Une rencontre qui devrait finaliser la levée de l’embargo devrait ensuite être programmée en décembre.


Encore ardu


Mais les tâches qui attendent son département restent difficiles et soulèvent  encore des doutes. A commencer par l’inventaire des stocks saisis, qui devra être fait. Le ministre prévoit de regrouper physiquement tous les stocks dans un endroit plus sécurisé et plus accessible. Un projet ambitieux, à cause de l’enclavement de certains endroits ou sont stockés les bois saisis.

 

Le coût de cette opération, nécessitant une grande partie des 13 millions de dollars que le ministère a sollicités auprès des partenaires financiers pour la réalisation du plan de gestion, en témoigne.


L’autre point qui reste à éclaircir concerne l’avenir des stocks qui sont supposés appartenir à des opérateurs. Le ministre est resté évasif sur ce point, et avoue que plusieurs options sont à l’étude concernant ce cas. Mais des questions fondamentales se posent : ces stocks aux origines douteuses sont-ils de fait considérés comme légitimement des propriétés de ceux qui affirment être leurs propriétaires  .Autre­ment dit, ces opérateurs vont-ils donc bénéficier d’une partie de l’argent de la vente aux enchères


Les réponses à ces questions seront connues au fil de l’évolution de la situation. En tout cas, d’autres sources avancent que les bailleurs de fonds seraient plus que sceptiques pour reconnaître cette légitimité. Mais dans l’immédiat, un point plus inquiétant est à soulever, avec cette annonce d’un nouvel inventaire par Anthelme Ramanana Ramparany. Elle pourrait encourager les trafiquants à gonfler leurs stocks, et donc à procéder à de nouvelles coupes. Et à en croire le ministre, cette possibilité n’est pas encore entièrement à écarter, vu l’étendue de la forêt. « Mais les dispositifs mis en place fonctionnent, et le rouleau compresseur avance. Je pense que les trafiquants sont plutôt surpris par l’évolution de la situation », a-t-il argumenté.


Concernant le projet de brûler une partie des stocks de bois de rose qui a provoqué une grande polémique, le ministre semble l’avoir mis aux oubliettes. Lors de cette émission, il a plutôt parlé de carbonisation, en l’utilisant comme bois de chauffe, par exemple. « Il n’y a aura pas de conteneurs de bois de rose qui vont être brûlés, ce que tout le monde semble penser », a-t-il précisé.