Publicité

Madagascar: Ravalomanana se dit prêt à être traduit en justice

15 juillet 2014, 14:37

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Madagascar: Ravalomanana se dit prêt à être traduit en justice

Coûte que coûte. Fidèle à Hery Rajaona­ri­mampianina pour l’intérêt des Malgaches, selon ses propos, Marc Ravalomanana a déclaré, depuis l’Afrique du Sud où il est en exil, qu’il peut être traduit devant la Justice malgache dans le cadre du procès sur l’Affaire du 7 février 2009, si c’est nécessaire. C’était lors d’une intervention téléphonique à Bel’Air.

 


L’ancien Chef d’État a réitéré dans la foulée qu’il rejette le verdict de la Justice locale, sorti pendant la période transitoire en août 2010. Celui-ci le condamne aux travaux forcés à perpétuité. Selon les explications de Me Désiré Randriana­rivelo, son avocat, le procès de l’ex-président n’a pas respecté la «justice équitable». «Il n’a pas assisté à ce procès et la Cour qui avait mené ce procès n’était pas habilitée à le faire», a souligné l’avocat.

 


Noeline Ramanante­nasoa, ministre de la Justice, a indiqué jeudi dernier que les chefs d’inculpation contre Marc Ravalomanana sont maintenus en dépit du changement de régime. Arisoa Raza­fitrimo, ministre des Affaires étrangères, quant à elle, a déclaré dans la même journée que des normes de droit international universellement admises veulent qu’aucun citoyen, quelle que soit sa situation, ne peut prévaloir d’exonération de poursuite judiciaire et être au dessus de la loi. Et ce, en référence au cas Ravalomanana.

 


Ces deux ministres du gouvernement Kolo étaient parmi les victimes du régime Ravalomanana. Arisoa Razafitrimo figurait dans la longue liste d’exilés politiques après la crise de 2002, autrement dit, dès que Marc Ravalomanana était arrivé à la tête du pays. Quant à Noeline Ramanantenasoa, son époux, Emilson, gouverneur de Fianarantsoa à l’époque de Didier Ratsiraka, avait passé une période en prison lors du premier mandat de Ravalomanana.

 


Justice et politique

 


Firiana Ranesa, magistrat en fonction, a expliqué que, juridiquement, un procès ne peut pas être réorganisé. «Le jugement (de Ravalomanana, ndlr) était rendu par défaut. Le droit de l’accusé est donc réservé. En outre, le cas de Ravalo­manana a été jugé par une Cour criminelle ordinaire alors que, normalement, cela aurait dû revenir à une Haute Cour de Justice», a-t-il rappelé. Toutefois, a poursuivi le magistrat, la Haute Cour Constitutionnelle a décidé en 2003 qu’en l’absence d’une Haute Cour de Justice, les procès de Pierrot Rajaona­rivelo et consorts seront menés par une Justice ordinaire.

 


Ce schéma a été repris pour celui de Ravalomanana. «Le cas de Ravalomanana est délicat étant donné que politique et justice y sont mélangées. À mon avis, comme en politique rien n’est impossible, politiquement parlant et strictement, son procès pourrait être réorganisé», a-t-il ajouté. Le camp Ravalomanana, de son côté, ne s’active pas encore dans l’immédiat pour la réorganisation de ce procès.

 


L’ancien président a réitéré lors de cette intervention téléphonique à la presse que le blocage de son passeport au niveau du ministère des Affaires étrangères est le seul obstacle à son retour à Madagascar. Mercre­di, à défaut de passeport, il a de nouveau demandé un «laissez-passer» auprès de l’ambassade malgache en Afrique du Sud, sans avoir obtenu de réponse.