Publicité

Finale de la Coupe du monde: le rêve d'une vie

11 juillet 2014, 22:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Finale de la Coupe du monde: le rêve d'une vie
Une finale de Coupe du monde, c'est le rêve d'une vie, celui de l'Argentine de Lionel Messi et celui de l'Allemagne de Thomas Müller, opposés dimanche dans un des lieux sacrés du football, le stade Maracana à Rio.
 
Ce rêve, la Seleçao aurait voulu le tutoyer. Mais le désir d'une sixième étoile à coudre sur le maillot auriverde s'est fracassé contre l'Allemagne en demi-finale (7-1) et a encore été un peu plus souillé samedi par les Pays-Bas, vainqueurs (3-0) du match pour la 3e place.
 
Près de 200 millions de Brésiliens fous de foot vont donc être obligés d'assister, depuis les tribunes, devant des écrans géants, ou moins grands, au duel au sommet de deux bastions du foot qui les irritent. L'Argentine, car c'est un des grands rivaux dans cette région du monde, comme l'Uruguay. L'Allemagne, car c'est le bourreau qui a gâché la fête.
 
Les 22 finalistes qui fouleront la pelouse au coup d'envoi (16h00 locales, 19h00 GMT) s'en moquent comme de leurs premiers crampons. Il s'agit pour Messi ou pour Müller d'arriver au bout des sentiers de la gloire et de donner une troisième Coupe du monde à l'Argentine, une quatrième à l'Allemagne.
 
Soulever le trophée fera oublier tous les efforts et sacrifices endurés au long d'une saison harassante entre compétitions domestiques et Ligue des champions, prolongée par la préparation pour l'épreuve reine au pays du "futebol" roi.
 

- Messi s'est-il mis la pression? -

 
Messi s'est-il mis la pression ? Le quadruple Ballon d'Or a écrit sur sa page Facebook la veille du grand jour: "Nous jouerons le match le plus important de notre vie pour notre pays. Nous savions que c'était possible. Les gens de chez nous, les Argentins, nous ont portés jusque-ici. Mais le rêve n'est pas fini. Nous voulons gagner et nous sommes prêts".
 
Le crack du Barça, auteur de quatre buts au Brésil, sait que toute une nation et toute une équipe va se reposer sur ses accélérations, ses feintes et son sens du but sur la pelouse du Maracana. Le capitaine albiceleste a traversé comme une ombre la demi-finale face aux Pays-Bas (0-0, 4 t.a.b. à 2). Jouait-il déjà la finale dans sa tête ? Sera-t-il prêt ?
 
La bande à Müller (5 buts dans le tournoi) a avancé jusqu'ici sans trop de poids sur les mollets. Car le monde entier s'est focalisé sur le naufrage de la Seleçao en demi-finale. Jusqu'à la veille de la finale. Où les questions fusent. Jamais une équipe européenne n'a été sacrée sur le continent américain.
 
Cet enjeu pimente-t-il davantage le plat de la Mannschaft ? "Nous savons bien sûr que nous pouvons entrer dans l'histoire en faisant quelque chose qui n'est jamais arrivé, les Sud-Américains ont toujours dominé sur ce continent. Ce serait une joie supplémentaire si on devenait les premiers Européens à remporter le titre ici", a juste répondu Joachim Löw, coach allemand toujours mesuré, mais toujours aussi confiant.
 
Pour la presse argentine, l'Albiceleste joue face à l'Allemagne "le match de sa vie" avec des "rêves de gloire" tandis que le pays tout entier, "ému et anxieux", ne parle que de ça.
 
"Le match de leurs vies", titrait dimanche matin la version numérique du quotidien Olé, ajoutant que "la tension se ressentait dans tout le corps, même si d'autres seront sur le terrain". Les écrans géants ont fleuri dans tout le pays et à Buenos Aires commerces, supermarchés et petits cafés seront fermés deux heures avant le coup d'envoi.
 
Du côté de l'Allemagne, on vibre comme jamais derrière la Nationalmannschaft qui rêve de décrocher un quatrième titre de champion du monde, le premier depuis la réunification du pays en 1990.
 
"80,8 millions de coeurs battent aujourd'hui pour vous", titrait dimanche le quotidien Bild, le plus lu du pays, en consacrant sa Une et... 54 pages à cette finale. Quelque 200.000 supporteurs devaient se rassembler devant la porte de Brandebourg à Berlin.
 

- Le président ukrainien pas en tribunes -

 
Dans les tribunes, il y aura une grande fan de la Mannschaft, la chancelière allemande Angela Merkel.
 
Un autre match devait se jouer dans les loges VIP, un peu plus loin de la pelouse: en pleine crise entre la Russie et l'Ukraine, leurs deux leaders Vladimir Poutine et Petro Porochenko devaient assister à la rencontre, mais le président ukrainien s'est désisté à quelques heures du match en estimant "impossible" d'assister à la finale "compte tenu de la situation qui prévaut aujourd'hui en Ukraine".
 
Dans les rues de Rio, les responsables des forces de l'ordre brésiliennes auront eux aussi un but en tête: faire que le 64e et dernier match d'une Coupe du monde jusqu'ici sans accroc majeur ne soit par terni par des incidents entre supporteurs en marge de la finale.
 
Les grands moyens sont déployés: 25.787 hommes seront mobilisés dont 14.984 policiers militaires, 9.300 soldats, 800 policiers d'élite et 1.600 agents privés de la Fifa à l'intérieur du Maracana.
 
Un dispositif plus important que celui mis en place pour la visite du pape François en juillet 2013 pour les Journées mondiales de la jeunesse catholique (JMJ) à Rio.