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Attentat à la pudeur: par vengeance, elle accuse à tort un ami de longue date

5 juillet 2014, 15:38

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 Attentat à la pudeur: par vengeance, elle accuse à tort un ami de longue date

«Rs 75 000 ne répareront pas le mal causé. Je n’ai pas intenté ce procès pour obtenir de l’argent. Je voulais laver mon honneur. L’argent, j’en ferai don», confie cet enseignant qui venait d’apprendre qu’un jugement a été rendu en sa faveur. En cour, le procès l’opposait à celle qu’il avait connue jadis : une femme, habitant Montagne-Blanche, une amie de longue date. Qui l’a accusé d’attentat à la pudeur.

 

En cour, cet habitant de Saint-Pierre a expliqué qu’il connaît son accusatrice depuis le début des années 90. Affecté en 2004 dans une école située près de l’établissement où celle-ci travaillait, il a commencé à la déposer chez elle après les heures de classe. Au gré de leurs trajets, ils auraient développé une relation platonique et éventuellement commencé à s’échanger des mots doux.

 

L’enseignant affirme s’être ressaisi deux ans plus tard et avoir décidé de mettre fin à cette relation afin de préserver son ménage. C’est à partir de là, dit-il, que la jeune femme a commencé à le harceler au téléphone et par SMS en le menaçant de porter plainte contre lui. C’est finalement lui qui déposera une plainte pour harcèlement. La puéricultrice répliquera alors en l’accusant, dans une déposition, d’attentat à la pudeur commis sept mois plus tôt.

 

Arrêté, inculpé puis libéré contre une caution de Rs 5 000, l’enseignant a comparu en cour à six reprises. Il avait aussi dû se déshabiller devant deux policiers pour les besoins d’un examen médical. Selon lui, ces événements ont été à l’origine d’une dépression qui l’a obligé à se faire suivre par un psychiatre. 

 

L’homme avait été poursuivi au pénal avant que les charges retenues contre lui ne soient abandonnées, faute de preuves. Estimant avoir été victime d’une plainte abusive qui lui a causé l’humiliation d’une arrestation et d’une sanction professionnelle, il a intenté un procès au civil contre la puéricultrice et réclamé Rs 500 000 en réparation du préjudice subi.

 

Reconnue coupable d’avoir injustement accusé un ami de longue date qui l’avait larguée, la puéricultrice a été condamnée à lui verser des dommages de Rs 75 000. «Elle l’a privé de ses droits constitutionnels en le faisant arrêter sous une accusation montée de toutes pièces »… Cette phrase a été prononcée par la magistrate Maryse Panglose-Cala dans un jugement rendu en cour intermédiaire.

 

A la barre, la version de la puéricultrice n’a en fait guère convaincu la magistrate. Elle a d’abord raconté qu’elle avait eu «très peur» au moment des faits qu’elle reproche à son ancien ami, soutenant qu’elle s’en trouve encore traumatisée. Puis, alors qu’elle répondait aux questions de l’avocat de l’enseignant, elle a affirmé ne pas se souvenir de certaines choses dont elle avait pourtant fait part à la police.

 

«Mo pa pou rapel ki linn fer ar mwa», a-t-elle lancé à l’homme de loi. Ce qui a fait dire à la magistrate que «the truth came out bluntly in her answers. She cannot remember because it never happened and she invented it all». Pour la cour, si elle avait bien été victime, elle se serait souvenue de tous les détails.Sans compter qu’elle n’a rien révélé à son époux.