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Brésil v/s Colombie (à 23h55) : La Seleçao face à… deux adversaires !

4 juillet 2014, 16:18

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Brésil v/s Colombie (à 23h55) : La Seleçao face à… deux adversaires !

Plus que jamais, c’est avant tout dans la tête que les Brésiliens doivent construire leur succès. Car, face à une impressionnante sélection colombienne, tout échec dans cette entreprise particulière risque de se traduire par une élimination.

 

Face au Brésil se trouvent non pas un, mais deux adversaires ! Il y a, en premier lieu, …le Brésil, lui-même, ou si vous préférez le moral de ses joueurs et ensuite, la Colombie. Tout objectif fixé par rapport à cette dernière dépendra du résultat de la bataille mentale que le Brésil doit livrer face à lui-même.

 

Ce déficit mental est flagrant ! Cela se voit dans le jeu des Brésiliens, dans leurs gestes, dans leurs comportements, reflets d’un manque d’assurance. À tel point que le sélectionneur, Luiz Felipe Scolari a décidé, après leur difficile succès contre les Chiliens, de faire appel à une psychologue pour aider ses joueurs à se réconcilier avec l’énergie de l’optimisme, à se libérer de leur inhibition. Car, tous le savent, tout projet victorieux et particulièrement l’ambition d’une sixième consécration en sont tributaire.

 

Il faut reconnaître que, jusqu’ici, le parcours de la Seleçao fut dénué de tout ce qu’on pourrait qualifier comme «brillant» ou «flamboyant». Disons, donc, qu’il y a juste eu des victoires. Toutes «ordinaires» et dessinées, la plupart du temps, par Neymar ! Il est cependant arrivé un stade où ce qui est «ordinaire» risque de ne plus suffire. Il va donc falloir hausser le niveau. Retrouver cet ensemble qui caractérisait le jeu brésilien d’antan. Ce puissant collectif qui séduisait tant de monde ! L’état dubitatif des joueurs de Luiz Felipe Scolari s’étend chez les 200 millions de brésiliens et des fans du monde entier, lesquels ne manquent aucune occasion pour le souligner.

 

Les propos de Scolari sont cependant loin de les rassurer : «C'est normal que les gens exigent que l'équipe joue mieux. Mais c'est tout aussi normal de voir ce que nous avons vu à cette Coupe du monde jusqu'ici. Il y a eu plusieurs matchs serrés. Il n'y a aucune différence entre les équipes qui ont une longue tradition et des titres mondiaux et les autres équipes. Les matchs se décident aux tirs de pénalité, dans les dernières minutes, à la suite d'erreurs.» Ils ressemblent plus à une justification en cas d’éventuelle défaite…

 

Tout ce qui manque aux Brésiliens, on le retrouve chez…les Colombiens, leur adversaire du jour. Tant au niveau du jeu que de l’état d’esprit, ils se situent presqu’à l’opposé des Auriverdes. Leur prestation, répondant souvent aux critères du spectacle, fut suivie non sans enthousiasme. Pour tout dire, elle fut, jusque-là, à la mesure de l’événement.

 

Avec quatre victoires plutôt faciles en quatre matches, la Colombie s’est vue débarrassée de l’étiquette de «simple formation» pour se voir coller celle «d’une formation sur laquelle il faut compter». Tout cela sans Falcao ! Cette évolution est intervenue en grande partie grâce à la maîtrise totale qu’elle a démontrée dans son jeu…et à James Rodriguez. S’appuyant sur tous ces éléments, l’équipe colombienne a réalisé l’exploit d’accéder pour la première fois de son histoire aux quarts de finale d’une Coupe du monde.

 

Cette réalisation, ils la méritent. Grandement ! On peut même affirmer sans aucune réserve que sur ce qu’ils ont démontré jusqu’ici, ils méritent encore plus. Et, si la Colombie arrive au prochain tour, on ne pourra rien mettre sur le compte du hasard. Face à des joueurs prêts à écrire l’histoire de leur pays, l’histoire de leur football, le Brésil a de quoi être méfiant. 

 


Neymar vs Rodriguez : Le match dans le match !

Il y a beaucoup de similitudes entre eux. Prenons-en une, très simple, par exemple ; les deux sont au centre de la rencontre de ce soir. Et, ça a été le cas presque à toutes celles qu’ils ont disputées précédemment. Toute conversation relative à la confrontation entre le Brésil et la Colombie débouche forcément sur la mention du nom de Neymar et de James Rodriguez.

 

Leurs nombreuses qualités, leur technique hors du commun et leur vision de jeu les mettent indéniablement, à chaque fois, à l’avant. En un sens, les deux portent donc sur leurs épaules les attentes de tout un peuple. Rodriguez et Neymar se partagent jusqu’ici neuf buts dans cette compétition. Cinq pour le premier – dont un chef d’œuvre inscrit face à l’Uruguay samedi dernier – et quatre pour le prodige brésilien. Voir ce nombre s’accroître, pour l’un comme pour l’autre, ce soir, concorderait avec une parfaite logique. Et, celui qui poursuivra l’aventure à l’issue du match de ce soir sera, à coup sûr, l’un des plus sérieux candidats au titre de meilleur buteur du tournoi.

 

L’efficacité de Rodriguez a été telle qu’on a presque oublié Falcao. Excellant devant les buts comme dans les passes (il est actuellement meilleur passeur de la compétition avec trois passes décisives), le jeune colombien de 22 ans se montre très optimiste : « Nous sommes très heureux, nous sommes en train d'écrire l'histoire. Je suis en train de vivre un rêve mais nous ne voulons pas nous arrêter là. Il faudra qu'on soit attentifs, parce qu'ils ont de très bons joueurs, mais je pense qu'eux aussi doivent se méfier de nous, parce que nous aussi nous avons des joueurs dangereux. Ça va être un match exceptionnel à jouer. Le Brésil a une histoire, mais nous ferons tout pour gagner. Il n'y a pas de pression. »

 

La pression, voilà justement l’élément qui pourrait jouer contre les brésiliens. Compte tenu du fait que c’est «leur Mondial». Neymar a lui voulu se débarrasser de toute pression car celle-ci est le premier arrêt vers la défaite. Ainsi, il a dit : «On n'est pas là pour le spectacle. C'est la dernière chose que nous essayons de faire. On est là pour courir, jusqu'au bout de nos forces, et sortir vainqueurs.» Pas forcément de quoi plaire aux amateurs du jogo bonito !


Confrontations directes

Net avantage au Brésil mais…

Au total, les deux équipes se sont rencontrées 24 fois. Le Brésil a remporté 15 victoires contre seulement deux à la Colombie. La première fut acquise lors d’un match amical disputé en 1985 alors que la seconde date de 1991, dans une rencontre comptant pour la Copa America. Les nuls, il y en a eu sept et là où ça devient intéressant, c’est que lors des trois dernières confrontations entre les deux, il n’y a eu ni vainqueur ni vaincu. Comment l’interpréter ? Comme une progression du jeu de la Colombie ou une désormais incapacité des brésiliens à battre cette dernière ? Ou simplement un rééquilibrage des forces… Fort probable qu’un élément de réponse surgisse ce soir !