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Irak: Les djihadistes attaquent une grande base aérienne

26 juin 2014, 07:54

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Irak: Les djihadistes attaquent une grande base aérienne

Les djihadistes sunnites, emmenés par les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), ont attaqué mercredi l'une des plus grandes bases aériennes d'Irak, surnommé "Camp Anaconda" sous l'occupation américaine, près de la localité de Yathrib, à 90 km au nord de Bagdad.

 

La base, rapportent des témoins, serait partiellement encerclée par les insurgés.

 

D'après des témoins, l'attaque a débuté avant le lever du jour. Des combats ont également éclaté dans la ville voisine de Yathrib, où les djihadistes affrontent les forces régulières irakiennes. Quatre assaillants auraient été tués, selon ces témoins.

 

Des combats ont également été signalés dans la raffinerie de Baïdji, la plus grande du pays, à 200 km au nord-ouest de la capitale. Ce complexe industriel stratégique pour l'économie irakienne est l'enjeu de combats depuis une semaine à présent.

 

La télévision nationale irakienne a montré l'acheminement par hélicoptère de renforts de troupes pour tenter de faire échec à l'assaut des djihadistes.

 

Les insurgés se sont également emparé mercredi de plusieurs sites d'extraction de pétrole situés un peu plus au sud, près de Tikrit.

 

A Kirkouk, la grande ville pétrolière du Nord dont les peshmergas kurdes se sont emparés le 12 juin, un attentat suicide a fait six morts et 23 blessés, selon des sources policières. L'auteur de l'attentat s'est fait exploser lorsque la police l'a intercepté alors qu'il tentait de pénétrer sur un marché bondé d'un quartier majoritairement kurde de la ville.

 

Il s'agit de la première attaque suicide à Kirkouk depuis que les forces kurdes en ont pris le contrôle en profitant du départ de l'armée irakienne face à l'avancée des djihadistes sunnites de l'Etat islamique en Irak et au Levant.

 

Des conseillers militaires US à pied d'oeuvre

 

Sur le front politique, le Premier ministre irakien, le chiite Nouri al Maliki, s'est engagé à former un nouveau gouvernement dans les délais impartis.

 

Les résultats des élections législatives du 30 avril ont été validés il y a une semaine, ce qui signifie que la première séance du parlement consacrée à la formation d'un nouveau gouvernement doit avoir lieu avant le 1er juillet.

 

Confronté à des appels à la démission de la part de ses adversaires mais aussi certains de ses alliés, Maliki, au pouvoir depuis 2006, est accusé d'avoir aggravé la situation par une politique sectaire favorisant la majorité chiite, qui lui a valu de s'aliéner la communauté sunnite modérée.

 

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, estiment que seule la constitution d'un gouvernement inclusif incorporant toutes les composantes de la société irakienne permettra au pays de sortir de la crise, ainsi que l'a martelé le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui était en Irak au début de la semaine.

 

Les premiers conseillers militaires américains promis par Barack Obama ont parallèlement commencé à se déployer dans Bagdad pour évaluer l'état des forces de sécurité irakiennes et décider de la façon de les aider à repousser l'insurrection sunnite.

 

Le président américain, qui a exclu de renvoyer des troupes américaines se battre sur le sol irakien, a annoncé en revanche que les Etats-Unis enverraient jusqu'à 300 conseillers militaires et n'a pas exclu, à l'avenir, de procéder à des frappes aériennes, même si aucune décision n'a encore été prise.

 

Selon le contre-amiral John Kirby, chargé des relations avec la presse au Pentagone, un centre opérationnel a été installé mardi soir dans la capitale irakienne.

 

Membres des forces spéciales, analystes du renseignement ou logisticiens, ils sont désormais 130 sur le terrain. Une cinquantaine d'autres devraient suivre dans les tout prochains jours.

 

L'armée américaine procède par ailleurs à des vols de reconnaissance au-dessus de l'Irak au moyen d'avions ou de drones.