Après la déroute face à la France (2-5), la Suisse doit se concentrer sur sa troisième et dernière sortie, ce soir à Manaus, contre le Honduras. En cas de victoire, la Nati obtiendra son billet pour les 8es et atteindra donc son premier objectif.

La correction en règle reçue par l’équipe de France a-t-elle été digérée par la Nati ? Il le faudra bien, puisque les hommes d’Ottmar Hitzfeld jouent leur qualification pour le prochain tour face au Honduras ce soir. Si les Suisses ont toujours leur destin entre leurs mains, il faudra néanmoins, en cas de résultat similaire, combler une différence de buts négative par rapport à l’Equateur (moins 2 pour la Nati, contre 0 pour l’Equateur).

À l’image de Valon Behrami, les Suisses vont donc devoir le temps d’un soir se transformer en supporters des Bleus. «Supporter de l’équipe de France ? Il m’est dur de l’être depuis notre défaite contre eux. Mais Benzema et Giroud veulent marquer encore !», a déclaré le milieu de terrain du SSC Napoli lors d’une conférence de presse.

Pour la Suisse, le scénario idéal serait une victoire de la France au Maracana devant l’Equateur. Ainsi, un nul suffira au bonheur de Xherdan Shaqiri (n° 23) et consorts.

Mais avant de compter sur les hommes de Didier Deschamps, il faudra d’abord que les Suisses retrouvent une qualité de jeu. «Tout s’enchaîne très vite dans une Coupe du monde. Seul compte désormais le match contre le Honduras. Les entraînements effectués depuis me rendent très optimiste», a assuré Behrami qui s’est donc montré confiant.

Son partenaire en club comme en sélection Blerim Dzemaili tient le même discours : «Nous avons étudié toutes les fautes que nous avons pu commettre. Il faut tirer les leçons denos erreurs. Cette équipe de Suisse a prouvé par le passé qu’elle avait du caractère.»

Si Ottmar Hitzfeld est conscient que la partie contre les Honduriens sera tout sauf une partie de plaisir, il est aussi persuadé que ses protégés ont toutes les cartes en main pour accrocher les 8es de finale. «L’équipe jouera pour elle mais aussi pour tout un pays», avait-il déclaré après le match perdu contre la France. «Elle se qualifiera. J’en suis sûr. Une fois en huitièmes de finale, tout sera différent», a-t-il résumé.

Le Honduras, de son côté, mise essentiellement sur un engagement physique de tous les instants. Sa charnière centrale est composée de deux hommes, Figueroa et Bernardez, qui sont de véritables «tueurs à gage». Toutefois, les Honduriens savent également jouer au football avec notamment l’apport de joueurs qui avaient éliminé l’Espagne il y a deux ans aux Jeux olympiques de Londres.

L’élément le plus dangereux est le milieu gauche Roger Espinoza qui obligera très certainement Stephan Lichtsteiner à ne pas oublier de défendre. Il y a quatre ans à Bloemfontein, le Honduras avait sauvé son honneur en cueillant un point à la Suisse (0-0) après ses défaites contre le Chili et l’Espagne. Battus 3-0 par la France et 2-1 par l’Equateur, les Catrachos conservent un mince espoir de qualification. Ils doivent battre la Suisse en soignant leur différence de buts et espérer que l’Equateur s’incline devant la France. Mais malgré cette possibilité, on voit mal les Honduriens monter à l’abordage dans la touffeur de Manaus.

Même si elle est éliminée au coup d’envoi de cette troisième et dernière journée, la Suisse possède vraiment les meilleures cartes dans son duel à distance avec l’Equateur. Si elle le remporte, elle aura droit alors à un huitième de finale à São Paolo le 1er juillet contre l’Argentine de Lionel Messi…