Elle a été surprise en compagnie de son amant… par sa mère. La jeune femme, furieuse, a saccagé la maison de cette dernière, située à St- François, Grand-Gaube, et y a mis le feu, en compagnie de deux hommes armés de sabres, dimanche 22 juin. Depuis, le voisinage vit dans la peur.

Ce jour là, un peu après 22 heures, des bruits d’éclats de vitres attirent l’attention des membres de la famille Neerooa. En jetant un coup d’oeil par la fenêtre, ils aperçoivent deux individus, armés de sabres, qui s’acharnent sur l’une des fenêtres de la maison de Chandranee Doobah, qui est située en face. Ces hommes, munis d’une torche électrique, en compagnie d’une femme, ont ensuite fait irruption à l’intérieur. Dès que la lumière s’est allumée, ils ont pu identifier cette dernière: il s’agit de la fille de la propriétaire de la maison. Après avoir mis le feu à l’intérieur de cette maison en béton et recouverte de tôle, ils se sont engouffrés dans un 4 x 4 blanc et ont pris la fuite.

Alertée, la police de Grand-Gaube n’a pas tardé à arriver sur les lieux. Entre-temps, les proches de Chandranee Doobah ont circonscrit le feu.

«Mo finn suiv li»

Cet incendie a pour origine une vive altercation survenue dimanche vers 11 h 30. Un peu plus tôt, Chandranee Doobah, née Neerooa, âgée d’une quarantaine d’années, reçoit un appel de son gendre. Ce dernier, dans tous ses états, lui dit que son épouse se trouve actuellement avec un autre homme dans un champ de cannes dans la région de Schoenfeld, Rivière-du-Rempart. «Mama monn trouv dimoun la, mo finn suiv li (NdlR: «li» pour l’amant)». Il invite ensuite sa belle-mère à vérifier ses dires.

Une fois sur place, Chandranee Doobah tombe des nues en constatant qu’effectivement, sa fille est en compagnie d’un homme d’une trentaine d’années. Son gendre et elle interpellent alors la jeune femme lui demandant de rentrer avec eux. Devant son refus, son époux tente de la ramener de force.

Mais la fille de Chandranee Doobah résiste et son amant les menace avec un sabre, leur lançant même des menaces de mort. Les deux hommes en viennent aux mains mais rien n’y fait. La mère et l’époux de la jeune femme décident alors de s’en aller. En fin d’après-midi, ils apprendront que la soeur et le frère du gendre de Chandranee Doobah ont été agressés à leur domicile dans le village de Plaine-des-Roches.

Chandranee Doobah, jardinière dans un établissement hôtelier du Nord, est une femme troublée. Elle ne reconnaît plus sa fille. Celle-ci, dit-elle, était pourtant «enn bon zenfan, pa kone enn kout ki finn ariv li». Mariée depuis quatre ans, elle est mère d’un garçonnet de deux ans et demi. Son époux, qui est maçon et pêcheur, est plus âgé qu’elle, précise Chandranee Doobah. Avant d’ajouter que sa fille et lui se sont unis par amour. Mais il y a environ quatre mois, son gendre a commencé à avoir des soupçons quant à la fidélité de son épouse.

Hier matin, des éléments de la police scientifique se sont rendus chez Chandranee Doobah pour y effectuer des prélèvements d’empreintes et collecter des indices pouvant aider à identifier les suspects. L’enquête a été confiée aux hommes des sergents Poovindren Ramasawmy et Krishha Nair de la Criminal Investigation Division de Goodlands. Celle-ci est placée sous la supervision de l’assistant commissaire de police Devanand Reekoye, le Northern Divisional Commander.