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Testé pour vous: L’Escale au Caudan

15 juin 2014, 12:17

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Testé pour vous: L’Escale au Caudan

Difficile de résister à l’appel d’un confit de canard maison en promo. C’est ainsi que je me suis imposé une traversée en solitaire pour le déjeuner, à la terrasse de l’hôtel Labourdonnais. La note : 6/10

 

Qui a dit que les journaux ne servaient à rien ? Après avoir vu une annonce dans la presse vantant le plat du jour à Rs 350 au restaurant l’Escale, à l’hôtel Labourdonnais, j’ai voulu profiter de l’occasion pour manger du confit de canard pour pas cher. Personne pour m’accompagner ? Tant pis, même pas peur d’y aller seule.

 

HEURE. Mercredi. Je me sauve du boulot avec un bon prétexte en tête, celui de faire cet article. Arrivée à l’hôtel à 13h30. Repartie à 14h45… un peu long pour un déjeuner ! Et on ne peut pas dire que c’est la conversation qui a mobilisé tout ce temps !

 

AMBIANCE. Je suis accueillie par un portier, qui m’évite de laisser des traces de doigts sur les poignées cuivrées, et une hôtesse qui demande si je suis déjà venue. Oh que oui, mais c’était il y a longtemps. Que de souvenirs… les premières conférences de presse, il y a une quinzaine d’années, alors que j’étais jeune journaliste. Impressionnée par l’ascenseur en verre qui s’élevait en silence au-dessus des poissons pour nous mener écouter je ne sais quel entrepreneur ou politicien. A l’époque, en gros, les deux alternatives pour les « fonctions », c’était soit les chaises rembourrées du Labourdonnais, soit les coince-fesses en métal du centre Marie-Reine-de-la-Paix… Arrêt sur image sur le bar, où se tenaient les TGIF avant même que le Suffren n’existe. La salle est pleine et ma boîte à souvenirs aussi. J’opte pour la terrasse. En plus, seule, c’est bien mieux. Je me plonge dans la lecture de Business Mag pour tenter de me fondre dans l’environnement.

 

SERVICE. Le serveur a la délicatesse de me placer face à la mer. Vue sur le Vigilant, trois autres navires des garde-côtes et un énorme bateau-grue, Valparaiso. Ils sont nombreux les hommes en noir à s’activer sur la terrasse. Pas forcément très efficaces. Genre à repartir les mains vides. Le serveur me tend la carte. Je m’assure que le plat du jour est bien le confit de canard car il ne me le propose pas. Je lui demande si c’est copieux, parce que j’ai un peu faim. Il me répond que c’est juste un « main course ». Que je pourrai prendre un dessert. Les filles c’est censé aimer le sucré. Sauf que je pensais plus à un tartare ou un carpaccio. Il me donne le temps de la réflexion. J’accepte. Grave erreur. Mon entrée prendra bien une vingtaine de minutes à arriver. Suivie, à l’inverse, précipitamment du plat principal.

 

LE REPAS. L’entrée c’était donc un tartare de palmistes, avec pointes d’asperge, sauce émulsionnée (et pas émotionnée) à la passion et huile de courge. La courge c’est moi, parce que les asperges ne pointent pas leur bout. J’ai un doute alors je ne dis rien. En plus j’ai peur d’en avoir encore pour 20 minutes. Je demande en fin de repas à revoir le menu. Elles sont bien dessus. Mais c’est trop tard, j’avais qu’à ouvrir ma bouche pour parler et non pour manger en temps voulu. L’émulsion à la passion se marie très bien aux coeurs de palmier. Je veux rajouter un brin de poivre mais, dans la ménagère, j’ai un sel et… un sel. Je demande au serveur, qui me donne celui d’à côté, en se contentant d’intervertir. J’espère que cette table ne sera pas occupée par des descendants de Pierre Poivre, ils ne pourront que mettre leur grain de sel. La cuisse confite arrive, avec des petits légumes croquants et une sauce à côté, genre fond de viande avec des oignons. Un léger parfum de brûlé par derrière. Le confit est bon, moelleux. Fait maison paraît-il. Le serveur débarrasse sans me demander si je veux autre chose, ni rien. Ça tombe bien, je ne souhaite que l’addition. Je retraverse la salle qui s’est vidée entre-temps, à peine un regard pour l’ascenseur. C’est que j’en ai vu d’autres depuis...

 

VALUE FOR MONEY. Le plat du jour valait la peine. Mais ajouté aux Rs 430 du tartare et Rs 120 du soda, ça fait cher le moment de solitude.

 

PROCHAINE VISITE. Dans 15 ans peut-être. Les bateaux gris des garde-côtes, le ciel nuageux de Port-Louis et la mer sombre de la rade ont eu raison de mon moral poivre et sel. Je me suis sentie aussi utile à l’existence que le Vigilant. Décidément, le meilleur plat ne compensera jamais la bonne compagnie avec lequel le partager.