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BNP Paribas-EELV juge troublante la réaction de l'Etat français

8 juin 2014, 20:25

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BNP Paribas-EELV juge troublante la réaction de l'Etat français

La secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts (EELV) a jugé dimanche scandaleuses les mises en garde de l'Etat français sur l'avenir du traité de libre échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne dans le cadre du contentieux opposant BNP Paribas à l'administration américaine.

 

Les ministres français du Budget et des Affaires étrangères, Michel Sapin et Laurent Fabius, ont récemment déclaré que le litige exposant la banque française à une lourde pénalité financière pourrait avoir des "conséquences négatives" sur les tractations en cours.

 

Le chef de la diplomatie a répété dimanche au "Grand-Rendez-vous" Europe 1-Le Monde-i>Télé que le traité transatlantique "ne peut être accepté que s'il y a réciprocité".

 

"Si dans le même temps il y a des décisions unilatérales extrêmement lourdes, ça ne crée pas une atmosphère favorable", a dit Laurent Fabius.

 

Pour Emmanuelle Cosse, dont le parti est membre de la majorité au pouvoir en France, la méthode est troublante.

 

"Ce qui est troublant c'est que derrière cela, il y a ce qu'on laisse entendre, sur le fait que le gouvernement français laisserait dire qu'il signerait l'accord transatlantique avec les Américains en échange d'une amende supprimée. Je trouve cela relativement scandaleux, je le dis très franchement", a-t-elle déclaré sur France 3.

 

"Il faut dire que depuis la crise de 2008, les Etats-Unis ont beaucoup avancé sur les questions de règles bancaires, bien plus que la France. Il faut dire les choses franchement. la France, par rapport aux Etats-Unis et même à l'Europe, est très en retard", a-t-elle poursuivi.

 

BNP Paribas, a-t-elle estimé, est un établissement qui "ne respecte pas les lois auxquelles il doit se soumettre".

 

"Notre réforme bancaire, qui était un grand dossier de François Hollande en 2012, est devenue une petite réforme car BNP Paribas et la Société Générale justement ne voulaient pas mettre de la moralité dans leurs actions", a affirmé Emmanuelle Cosse.

 

"Quand nos banques agissent mal, ne respectent pas des règles internationales, il est normal qu'elles en payent le prix et elles seules. Sauf si demain on nous montre que le gouvernement était au courant, ce que je ne crois pas".

 

Le premier groupe bancaire français est accusé par la justice américaine d'avoir financé des opérations en dollars avec des pays sous embargo américain, tels que l'Iran.

 

Selon des sources proches du dossier, la pénalité menaçant BNP Paribas pourrait atteindre 10 milliards de dollars (7,3 milliards d'euros). La banque pourrait aussi se voir interdire temporairement de régler des transactions en dollars, dit-on de mêmes sources. (Sophie Louet)