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On a testé: Le Shamping à Port-Louis

8 juin 2014, 09:32

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On a testé: Le Shamping à Port-Louis

Chinatown, une valeur sûre pour bien manger sans se ruiner ? On s’y régale, c’est vrai, et c’est copieux. Mais même la sortie au resto chinois est un luxe pour beaucoup de Mauriciens. La note : 6/10.

 

Au restaurant Le Chinois, désert, nous n’aurons fait qu’un saut. Ne pouvant nous résigner à être les seuls clients, nous abandonnons notre choix initial pour nous diriger vers le Shamping, deux rues plus loin dans Chinatown, dans l’espoir d’y trouver un peu plus de compagnie.

 

HEURE. Un lundi vers 19 heures, à la sortie du boulot. Affamés après une première journée bien remplie, beaucoup plus que nos ventres qui crient, ayant depuis longtemps oublié le mine Apollo du déjeuner.

 

AMBIANCE. Des posters délavés de cerisiers en fleurs, fanées depuis longtemps, « ornent » le haut des murs. Vu que de nombreuses tables sont vides, pas la peine de monter dans la grande salle à l’étage. Restons au rez-de-chaussée. Le décor est quelque peu défraîchi, une télé sur le bar à l’entrée joue un feuilleton chinois (enfin on suppose qu’il s’agit d’une série télévisée au jeu des acteurs…) que regarde d’un oeil distrait, entre deux comptes, le propriétaire. La peinture est jaune et plus très jeune. Un couple dîne déjà et une famille vient d’arriver. Sur une des tables, une serveuse plie des serviettes. On aperçoit deux cuisiniers avec leur toque, assis sur une chaise à l’entrée de la cuisine. Ambiance «je tue le temps en attendant le client». C’est toujours mieux que de tuer le client pour passer le temps !

 

SERVICE. Au milieu de cette morosité de fin de journée, s’empresse notre serveur. Il sait tout de nos désirs, va s’occuper de nous comme s’il nous connaissait de toute éternité (c’est la troisième fois que nous venons, toujours à trois, il nous a remarqués). Il faut dire que cela fait également trois fois que nous commandons dumoy choy niouk (travers de porc avec des brèdes séchées). Il nous explique le pourquoi du petit malentendu de la dernière fois (il n’avait pas voulu prendre notre pourboire). Bref, pas toujours faciles les relations patronat salariés. Mais il se montre tout de même à la hauteur, et surtout bon vendeur !

 

LE REPAS. L’un de nous, celui du moy choy niouk, est un vrai « habit eater ». En même temps, pourquoi changer une équipe qui gagne, il n’est jamais déçu de son plat et repart toujours avec de quoi déjeuner pour deux le lendemain. Je tente un bouillon de sao foon, c’est comme les mee foon mais plat. Agréablement surprise d’ailleurs, parce qu’il n’est pas fade du tout et très bien parfumé au gingembre. Avec la totale, crevettes et saucisse, ça fait un plat consistant pour l’hiver ! Le troisième larron (pas lardon !) prend un boeuf sauce d’huître. Notre serveur nous concocte un plat de brèdes sautées au teokon et haricots noirs qui ne démérite pas la promo qu’il en a faite. Bien évidemment, nous nous étions calés au préalable avec des calamars croustillants (habit eating quand tu nous tiens...) et des crevettes sautées, là encore façon serveur. En fait, ce n’est pas le chef, le héros de la cuisine, c’est le serveur ! Bref, le tout est englouti en un temps record, il en reste pour emporter et on a la soirée devant nous pour digérer.

 

VALUE FOR MONEY. Rs 1800 pour un moy choy niouk, du riz blanc, du boeuf, des brèdes, des crevettes, une grosse portion de calamars, une bouteille de bière, un Coca, un Sprite et de l’eau… en fait ce n’est pas si donné. Pourtant, tout le monde va au restaurant chinois. C’est d’ailleurs la seule sortie gastronomique pour la plupart des Mauriciens qui peuvent se le permettre. On s’interroge sur les familles dont le revenu tourne autour des Rs 10 000. Et on en conclut qu’elles ne peuvent pas aller au restaurant. La table à côté de nous,  une famille de six à sept personnes justement, paraissant à revenu modeste, a juste bu une bouteille d’un litre et demi de coca et a, semble-t-il, partagé trois ou quatre plats avec du riz. C’est tout. Et après on s’étonne que les restaurants soient déserts. Peu peuvent se le permettre, même dans le quartier chinois.

 

PROCHAINE VISITE. Peutêtre pour les dim sum un midi. Sinon, en soirée, dans quelques semaines, kan sa lanvi moy choy niouk la pou pran mo koleg !