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Vallée-Pitot: guerre ouverte pour l’accès à une madrassah

3 juin 2014, 10:48

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Vallée-Pitot: guerre ouverte pour l’accès à une madrassah
«On a, à plusieurs reprises, demandé aux Beeharry de nous ouvrir la porte mais ils ne l’ont pas fait. On a aussi été à la police mais ce dernier a mis du temps à venir. C’était vers 15 heures. Vers les 18 h 30, on n’a eu d’autres choix que de défoncer cette porte pour pouvoir nous rendre à la madrassah pour les prières», confie l’Imaam Ackbar Neeyamuthkhan, responsable de la madrassah, en évoquant les vives tensions à Vallée Pitôt dans le courant du week-end. 
 
De son côté, Iqbal Beeharry, le propriétaire, explique que la tension entre sa famille et les fidèles durent depuis quatre ans. L’objet de la discorde : une allée qu’ils empruntent pour se rendre à la madrassah. Une propriété privée, affirme Iqbal Beeharry.
 
Les fidèles de la madrassah confirment : ce n’est pas la première fois qu’ils avaient des anicroches avec les Beeharry. «Mais à chaque fois on choisissait d’ignorer les faits. Cette fois-ci, c’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», disent-ils.
 
Iqbal Beeharry, lui, leur reproche notamment de faire du bruit en empruntant cette allée privée, que ce soit à pied ou à motocyclette. Il a, à ce propos, adressé plusieurs correspondances auprès de différentes instances, mais en vain. «Il n’y a que la mairie de Port-Louis qui a fait parvenir une lettre au responsable du madrassah, lui demandant de prendre des mesures palliatives pour l’inconvénient causé par le bruit, entre autres», affirme le quadragénaire.  
 
Toutefois, ne voyant rien venir, en consultation avec les voisins, la famille Beeharry a décidé de mettre une porte à l’entrée de l’allée. Et alors qu’il s’apprêtait à faire mettre cette porte, des policiers sont venus lui dire qu’il n’a pas le droit de le faire. «Après consultation avec mon avouée, je suis allé de l’avant avec l’installation de cette porte. Et samedi après-midi, lorsque les fidèles ont vu que cette porte leur interdisait l’accès, ils ont défoncé la porte et ont proféré des menaces de mort, à l’encontre de ma famille et de moi-même», raconte Iqbal Beeharry. Il dit craindre pour la sécurité de sa famille. 
 
D’autant plus qu’au courant de la journée, ses parents, tous deux dans la soixantaine, sont seuls à la maison. 
 
Suite à la plainte logée par les Beeharry après les incidents du samedi dernier, le dessinateur et le photographe de la police, accompagné d’un policier de Vallée-Pitot, ont visité les lieux dans la journée d’hier. Un rapport sera ensuite soumis aux autorités concernées. 
 
Les deux camps ont du reste été conviés au poste de police de Plaine-Verte pour trouver une solution à l’amiable. Et il a été convenu que les fidèles du Madrassah/Daar-Ul-‘Uloom Na’eemiyah pourront accéder à ce site sous une condition : les deux parties devront «se respecter mutuellement, et bien se comporter».