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Un conseiller de Hollande symboliquement retenu à Rodez

30 mai 2014, 18:24

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Un conseiller de Hollande symboliquement retenu à Rodez
Le conseiller agriculture de François Hollande, Philippe Vinçon, qui était "symboliquement gardé à vue", a été libéré en début d'après-midi, a-t-on appris dans l'entourage du chef de l'Etat.
 
Tant l'Elysée que le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, ont minimisé cette action, affirmant qu'il s'agissait plus d'une "discussion" que d'une "séquestration".
 
Les syndicalistes, qui dénoncent l'industrialisation de l'agriculture, avaient profité d'une rencontre prévue avec le conseiller de François Hollande à la préfecture de Rodez pour le retenir dans un bureau.
 
Ils demandaient la libération de cinq militants interpellés mercredi à la suite des dégradations commises sur le chantier de la ferme géante des "Mille vaches", près d'Abbeville (Somme).
 
Après 48 heures de détention, les cinq gardés à vue ont été déférés devant le procureur de la République d'Amiens, qui leur a signifié leur comparution le 1er juillet devant la justice pour recel ou vol aggravé.
 
Ils ont été remis en liberté en début d'après-midi et, simultanément, le conseiller du chef de l'Etat a pu quitter le bureau de la préfecture de Rodez où il était retenu.
 
"La confédération appelle à un grand débat, doit-on faire notre alimentation dans des usines?", a déclaré l'un des agriculteurs relâchés, Laurent Pinatel, porte-parole de l'organisation.
 
"Il y a un choix à faire entre une usine et une agriculture à taille humaine", a ajouté un autre militant, Olivier Lainé.
 
"FERME-USINE"
 
Mercredi, une cinquantaine de militants de la Confédération paysanne s'étaient attelés au démontage d'une pièce du système de traite de la ferme géante, "destinée à traire trois fois par jour les mille vaches que cette usine doit accueillir".
 
Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a apporté son soutien au syndicat, arguant que "cette “ferme-usine” va à l'encontre du bien-être animal, de l'environnement, et du développement durable de la Somme".
 
Le ministre de l'Agriculture a assuré que jamais ce projet d'usine pour vaches laitières "n'a été le projet du gouvernement", précisant que le nombre de vaches a été ramené de 1.000 à 500 par un arrêté préfectoral.
 
La Politique agricole commune (PAC) a choisi de conforter les organisations collectives avec les chefs d'exploitation, et "pas les industriels", a ajouté Stéphane Le Foll.
 
Le tribunal administratif d'Amiens avait rejeté le 12 mars la demande des opposants à la ferme géante de suspendre son permis de construire, délivré l'an dernier.
 
La visite de François Hollande pour l'inauguration du musée Pierre Soulages a été également marquée vendredi par une manifestation d'intermittents du spectacle.
 
Des heurts ont eu lieu avec les CRS, qui ont tiré des lacrymogènes contre les manifestants.