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Anthony Madanamoothoo : Etoile montante de l’haltérophilie africaine !

5 mai 2014, 15:34

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Anthony Madanamoothoo : Etoile montante de l’haltérophilie africaine !

Les consécrations commencent à tomber pour Anthony Madanamoothoo. Lui, vise cependant toujours plus haut. Le travail continue donc et continuera jusqu’à ce qu’il réalise son rêve et celui de toute sa famille : une médaille olympique.

 

Les douces réminiscences de sa dernière compétition font briller une lueur extasiée dans ses yeux. Arborant un léger sourire, Anthony Madanamoothoo commence à relater sa performance réalisée à Tunis, il y a deux semaines, dans les Championnats d’Afrique Jeunes d’haltérophilie. Vu la taille de l’accomplissement, exploit aurait mieux convenu à la place de «performance», lui fait-on remarquer. Thèse à laquelle il adhère timidement…

 

Avec 87 kg réalisé à l’arrachée et 107 kg à l’épaulé jeté, Anthony Madanamoothoo, âgé seulement de 15 ans, est devenu le vice-champion d’Afrique dans la catégorie jeune dans le premier exercice et double médaillé de bronze dans le second et au total olympique respectivement. Si ses prestations à ces championnats, qui constituaient également les qualificatifs pour les Jeux olympiques Jeunes, prévus en août prochain à Nanjing, ne lui offrent aucunement la garantie d’un ticket – les qualifications se faisant prioritairement par équipes – par contre, sans aucun doute, elles font de lui le nouveau détenteur des records nationaux (à l’arraché, à l’épaulé et au total olympique) dans sa catégorie. Le fait de mentionner qu’il a évolué au milieu des Mahgrébins qui, généralement, exercent une domination quasi absolue dans cette discipline, est nécessaire pour réaliser la dimension de ce qu’a accompli Anthony Madanamoothoo.

 

N’était-ce cette diarrhée contractée à la veille de la compétition, Anthony affirme : «J’aurais certainement fait mieux.» Quoi qu’il en soit, avec pareil exploit, l’athlète se retrouve incontestablement dans le cercle réunissant les étoiles montantes de l’haltérophilie africaine.

 

Juste récompense pour quelqu’un qui a maintenant 8, voire 9 années de pratique et qui se laisse, en toute circonstance, gouverné par la détermination et le sérieux. Deux variables impératives dans l’équation du succès. Son initiation s’est faite au gym familial par son père Jack Madanamoothoo, lui-même adepte du culturisme et sacré Mr Mauritius en 2001 et 2004. Par la suite, c’est au centre national d’haltérophilie qu’elle s’est poursuivie. «On a privilégié l’haltérophilie au détriment du body-building car la première est une discipline olympique. Donc, il y a beaucoup plus d’opportunité», laisse entendre Jack.

Le jeune haltérophile aux côtés de son père Jack et de toute sa famille qui le soutiennent dans sa quête de bonnes performances et d’exploit.

 

 

Aujourd’hui, cette passion commune entre père et fils a façonné une complicité sans mesure entre eux, laquelle se reflète presque quotidiennement à travers les échanges, les conseils, la transmission des valeurs sportives – telles que la discipline, le respect et l’humilité – et surtout le soutien. A Jack d’affirmer : «A chaque compétition, du moins autant que les circonstances le permettent, je me fais un devoir d’être aux côtés d’Anthony. Je l’aide à bien canaliser sa force mentale, car c’est là où tout se joue. Ainsi, toute chose contraire aux règles d’une bonne hygiène de vie est évitée car cela influe, à un degré ou à un autre, sur la performance d’un athlète.»

 

Une bonne hygiène de vie implique des sacrifices, beaucoup de sacrifices même, mais Anthony est conscient que ce sont eux qui l’aident à grimper les marches de la progression. Il n’y a donc pas meilleur modèle qu’Anthony pour son petit frère, Dorian, 13 ans, lui aussi passionné d’haltérophilie et qui a déjà fait ses premiers pas dans la discipline. «Outre le soutien de mes parents et tous les membres de ma famille, que je remercie de tout coeur d’ailleurs, il y a aussi mes deux entraîneurs, Ravi Bhollah et Gino Sooprayen, dont le savoir-faire et l’expérience me hissent toujours vers le haut. J’exprime ma gratitude envers le ministre de la Jeunesse et des Sports, Devanand Ritoo, ainsi qu’à Michael Glover et toute l’équipe qui l’entoure au Trust Fund for Excellence in Sport (TFES) car mon intégration au concept de sports-études me permet de me rapprocher de mes ambitions sportives tout en me concentrant sur mes études et éventuellement ma carrière professionnelle », souligne Anthony, étudiant en Form IV au collège du St Esprit.

 

Puisqu’il évoque le sujet, on en profite pour demander à l’athlète ce qu’il aimerait entreprendre comme métier à l’avenir. «Chiropracteur ou physiothérapeute», affirme-t-il. Changement de cap ! Sans doute a-t-il vu que la toge d’avocat ne lui conviendrait pas, Anthony ayant, il y a quelques années dans les colonnes de l’express, exprimé son désir de devenir avocat !

 

Après presque trois quarts d’heure d’échanges, on s’apprête à partir, avec la ferme conviction, cependant, qu’on reviendra voir Anthony, qu’on reviendra recueillir ses impressions, sonder ses états d’âme au terme de ses prochains exploits. Par exemple, cette médaille olympique dont rêvent tous les membres de la famille Madanamoothoo. En attendant celle-ci, il y aura, dans quelques jours, les Jeux d’Afrique Jeunes à Gabarone et, l’an prochain, les JIOI et encore d’autres événements qu’Anthony ne manquera certainement pas de transformer en récolte de médailles !