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La France interdit les produits porcins américains

3 mai 2014, 09:20

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La France interdit les produits porcins américains

La France va interdire les importations de porcs vivants et de produits à base de porc en provenance des Etats-Unis, du Canada, du Mexique et du Japon pour se prémunir d'une contamination par un virus qui ravage les élevages outre-Atlantique, a-t-on appris vendredi au ministère de l'Agriculture.

 

La décision devrait paraître au Journal Officiel de samedi, a déclaré à Reuters Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de Direction générale de l'alimentation (DGAL) et chef des services vétérinaires.

 

La France veut éviter que le virus de la diarrhée épidémique porcine (PED) qui a tué quelque 7 millions de porcelets aux Etats-Unis en près d'un an et fait grimper les prix du porc à des records ne frappe un secteur déjà fragile, a-t-il expliqué.

 

"Quand on voit les chiffres, il y a de quoi être inquiet. Il y a peu de maladies qui ont une si forte mortalité à une si grande échelle," a déclaré Jean-Luc Angot. "Si elle apparaissait dans des régions comme la Bretagne qui concentre l'essentiel de la production porcine cela serait dramatique."

 

Sont interdits les porcs vivants, les semences et le sperme de porc -- des produits que la France importe peu en provenance de ces pays -- ainsi que les sous-produits à base de viande de porc comme l'alimentation animale, principalement du Canada, a-t-il précisé.

 

La diarrhée épidémique porcine, qui tue principalement les porcelets de moins de 10 jours, se propage par contact direct mais aussi via l'alimentation animale. Des restes de porcs adultes infectés, tels que du sang séché, peuvent être incorporés dans l'alimentation animale pour porcins, transmettant ainsi le virus.

 

Si la Chine et le Japon ont déjà imposé des restrictions contre les importations de porc américain, la France est le seul pays de l'Union européenne à les interdire.

 

Elle avait proposé l'adoption d'un embargo européen lors d'une réunion entre la Commission européenne et des experts le mois dernier mais, malgré l'intérêt de grands producteurs de porc comme les Pays-Bas, le Danemark ou l'Allemagne, la Commission a refusé cette initiative, a déclaré Jean-Luc Angot, qui espère encore qu'un accord pourra être trouvé.

 

"Nous avons décidé de prendre des mesures au niveau national, en espérant qu'elles soient élargies au niveau européen," a-t-il déclaré.

 

Le ministère a également demandé aux professionnels du secteur, qu'il a rencontrés cette semaine, de renforcer les mesures de biosécurité permettant d'éviter la pénétration de tout virus dans un élevage, a-t-il ajouté.